Ca y est, je tiens mon film de l’année ! Quel choc, un vrai bijou belge qui me rend déjà impatient de voir le second film du surdoué Lukas Dhont. Cette façon qu’il a eu de filmer en plan serré pour marquer la prépondérance de Lara sur tout le reste du film est géniale, avec une mention sur les scènes de danse où l’impression que la caméra danse aussi est réelle. Victor Polster, Lara, livre une interprétation impressionnante : pour un garçon de 16 ans, il montre de la facilité à habiter un rôle aussi troublant pour un garçon de son âge.
Le film est très pédagogique sur la transsexualité, dont le public peut avoir une image floue ou déformée : l’aspect inéluctable est parfaitement transmis, tout comme la ténacité qu’il faut pour vivre. D’ailleurs il y a un parallélisme dans les parcours de danseuse et de transsexuelle sur les exigences hors norme demandées.
Très rapidement, une chose saute aux yeux d’à peu près tout le monde : au-delà d’un environnement familial bienveillant, l’absence de toute référence à la mère pose question, d’autant que ça n’a aucun rapport avec le thème de la transsexualité. Piqué de curiosité, j’ai regardé les différentes interviews données par Lukas Dhont et quand ce point est évoqué, il parle d’un « choix dramaturgique ». Il a également évoqué à Cannes la réaction qu’a pu avoir son père lors de la projection, mais pas de sa mère. Il y a donc je crois une petite « question » à régler autour de ce thème qui devrait nous offrir quelques nouveaux chefs d’œuvre dans le futur.