“Maintenant que je sais qui vous êtes, je sais qui je suis !” Elijah Price (“Incassable”)

Avec “Glass”, M.N Shyamalan filme l’épilogue de son triptyque sur sa mythologie des super-héros, commencé, il y a de cela vingt ans avec l’incroyable “Incassable” et poursuivit récemment avec l’inconfortable “Split”. Aujourd’hui, un troisième volet s’offre à nous, une ultime incursion dans l’esprit des super-héros façon Shyamalan. Le réalisateur de “Sixième sens” va réunir pour un dernier baroude d’honneur, les trois personnages que nous avons côtoyés dans les épisodes précédents. Un troisième épisode que l’on pourrait intituler “l’affrontement final”, un sous-titre qui sonne bien dans l'air du temps cinématographique, mais Shyamalan a une tout autre vision des choses, bien loin des standards hollywoodiens et leur approche manichéenne et ultra-patriotique du super-héros. Quelque temps après les événements tragiques de “Split”, David Dunn (Bruce Willis), “l’homme incassable”, poursuit sa quête de justice et traque “la bête”, surnom donné à un certain Kevin Crumb (James McAvoy), personnage possédant plus de 23 personnalité différentes. Elijah Price (Samuel L Jackson), quant à lui, est enfermé dans un hôpital psychiatrique de haute-sécurité, mais celui que l’on surnomme “l’homme de verre” affirme détenir des informations capitales sur Dunn et Crumb. C’est alors qu’une psychiatre aux agissements troubles prend l’affaire en main. Difficile d’aller plus loin sans spoiler, mais deux heures durant, et avec la maîtrise qui est la sienne, Shyamalan va nous emmener là où il le souhaite, à travers un récit des plus intrigants où s’entrechoquent aussi bien le thriller paranoïaque, l’univers carcéral et le drame avec toujours comme fil conducteur, l’iconographie du super-héros. Le long-métrage, en véritable “crossover” est ancré dans le passé à travers des flashbacks et des personnages récurrents pour mieux en comprendre le présent. “Glass” est à tous les niveaux déroutant, prenant le spectateur à contre-pied, Shyamalan en grand fan de comics, balise son film avec une rare intelligence et une roublardise insolente, tout ça pour mieux nous accompagner jusqu’au fameux twist final qui fait sa marque de fabrique.

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le 25 avr. 2019

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