Gloria c’est la femme forte par excellence. C’est la femme libre et urbaine, celle qui fume et qui castre les hommes. Celle qui garde sa fortune dans un coffre à la banque. Celle qui garde toujours la main posée sur son revolver caché dans son sac à main. Gloria c’est celle qui couche facilement avec les hommes mais pour son plaisir à elle. Gloria dirige sa vie comme elle entend et aucun homme n’y a une place privilégiée. Il faut l’arrivée d’un petit homme haut de ses 6 ans pour la charmer et lui rappeler qu’elle est bel et bien une femme indépendante mais qu’elle peut aussi être une mère.

Si vous lui cassez les pieds, elle vous insultera et vous dira d’aller vous faire voir. Pourtant, elle a besoin de vous. Elle a besoin des hommes mais ne l’avouera jamais. Femme indépendante vivant dans une société patriarcale. La mafia représente ce monde 100% masculin qui voit encore la femme comme un être soumis. On n’ose pas la brutaliser parce que c’est une femme, mais tout de même, elle a tué beaucoup d’hommes. Elle se sert de son flingue comme d’un pénis qui ne rappellerait non pas sa naturelle infériorité mais son acquisition d’une force purement masculine.

Gloria nous envoie tous nous faire foutre et c’est tant mieux comme ça. Elle parcourt ce New York urbain, sauvage et tendre. Ce New York sale et chaud. Ce New York si grand et pourtant si piège pour elle. Non Gloria doit se cacher, elle devra toujours surveiller ses arrières, mais parce que c’est une femme, des hommes prendront soin d’elle quand d’autres voudront la tuer. Ce n’est pas bien grave, elle garde la main sur son flingue, prête à faire les noix de ces enfoirés.

Gloria c’est la liberté acquise de façon masculine. Gloria est un homme sensuel que tout le monde craint désormais.

Mais elle ne quittera pas New York et ne laissera pas ce petit homme qu’elle a adopté. Lui a bien compris qu’il était un homme depuis la mort de son père et lui vous tirera dessus ou vous insultera si vous le traitez avec condescendance. Gloria c’est la revanche sur le monde de deux inadaptés qui ont sorti les armes pour se faire entendre.

Une note pour monsieur Cassavetes tout de même, le jazz c’est très bien. Ne pas mettre d’autres musiques qui ne sont pas du tout en accord avec les images.
busterlewis
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le 2 oct. 2012

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