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Le monsterverse continue de se développer chez Warner avec ce Godzilla II : Roi des monstres qui est très loin d’être le roi des blockbusters…
Le premier opus réalisé par le talentueux Gareth Edwards en 2014 était un des blockbusters récents les plus ambitieux dans sa réalisation et sa mise en scène. L’abordant sous l’angle d’une catastrophe au delà des capacités humaine, il gérait intelligemment la mise en échelle, le build up et le hors champ pour faire frissonner le spectateur. Moins montrer pour plus impressionner. Quant à Godzilla II, réalisé par l’intéressant Michael Dougherty, cette suite en est la parfaite opposition. Le film vomit littéralement des gros monstres, des explosions, de la destruction massive tout du long, sans temps mort au point que ça en devienne quelconque alors qu’on frôle l’indigestion.


Ce Roi des monstres est donc le parfait exemple du spectacle de pyrotechnie hollywoodien sans âme. Tout le métrage se repose sur ses visuels destructeurs et ses CGI, effectivement dantesques. Mais à quoi sert de tout faire péter si rien ne nous investi dans l’histoire. Ce blockbuster fait effectivement l’effet d’un joli feu d’artifice maîtrisé mais qu’on oubliera de suite une fois terminé.



Une catastrophe banale



Et forcément à proposer autant d’orgie visuelle, certains photogrammes font mouche. Mais ils sont bien plus efficaces dans la bande annonce en tant que money shot que dans le film en lui-même, résultat d’une construction dramatique complètement absente. Par une envie de surenchère, la dimension catastrophique en devient complètement banalisée et ne nous touche plus du tout émotionnellement.


Conséquence logique du choix de mettre les monstres comme personnages principaux, en réponse aux critiques frustrés du premier volet qui n’en avait pas vu assez. Fausse bonne idée, cela dessert malheureusement le récit car ces titans n’ont quasiment rien à raconter et servent de prétexte à tout faire péter sur leur passage. Et ce n’est pas spécialement sauvé par les personnages humains, qui ont un développement quelque peu sommaire pour les uns ou flirtant avec l’illogisme pour les autres.

Du spectacle sans âme et substance



Le film est au final à l’image des créatures qu’ils utilisent. Les humains ont, dans l’histoire, réussit à prendre le contrôle des monstres pour en faire des outils de destruction massive. Dans les intentions artistiques, l’équipe créative utilise ces icônes kaijus comme outils pour déblatérer un déluge d’action non stop, les vidant de toutes leurs substances, c’est à dire d’être une représentation du traumatisme nucléaire (pour la version de 1954) ou des catastrophes écologiques de nos jours (version 1999 et 2014).


A vrai dire, le blockbuster n’est pas particulièrement affreux. Il est techniquement très bien fait, l’histoire se tient plus ou moins et le visionnage se passe sans réelle gêne. Mais il est totalement lambda et oubliable, ce qui est peut-être pire que s’il était mauvais car nous n’en avons rien de mémorable à en tirer. Comme disait Shakespeare, beaucoup de bruit pour rien.

Cinédreamer
5
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le 4 févr. 2020

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Cinédreamer

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