- Cela fait maintenant une trentaine d'année que le mur de Berlin est en place. 28 ans exactement pour ceux qui comptent encore.
Le mur de la honte pour l'Ouest, une bénédiction pour les propagandes de l'Est. Et en RDA il y a deux types de personnes. Ceux qui attendent et espèrent qu'un jour il n'y aura plus qu'une Allemagne, ceux qui veulent se battre pour mettre fin à cette honte nationale, et puis il y a ceux qui vivent dans la nouvelle dictature, qui font vivre la propagande sans s'en rendre compte, ou alors qui le font par vengeance !
Christiane Kerner fait partie de ceux là. Son mari l'a quitté pour aller à l'Ouest et elle ne lui a jamais pardonnée.
Et puis viennent les manifestations de 89, et le fils y participe jusqu'à la répression brutale. Sa mère le voit se faire enlever par la police, et puis entre dans un profond coma, par réaction instinctive de protection face à ce qu'elle voit.
- 9 Novembre au soir, le mur tombe. Et puis quelques mois plus tard, Christiane se réveille. Sauf qu'elle n'a strictement aucune idée de la réunification des 2 Allemagnes. Elle ne sait pas que sa RDA est tombée, tout comme le mur. Et pour éviter de nouveaux problèmes, son fils va lui faire croire qu'elle existe encore.
Ainsi commence réellement le film, et l'histoire en elle-même de Goodbye Lenin. Une histoire à l'humour dissimulé sous un achat de cornichon de marque est-allemande, ou encore d'une affiche Coca-Cola placardée en face la chambre de la mère. Tout est teinté d'un humour amère, puisque brassé par des désillusions, et des retours à la réalité dans un monde en partie empreint de nostalgie. L'Allemagne de l'est était certes une dictature, mais c'était leur vie, leurs souvenirs. C'était chez eux.
C'est pourquoi ce film, bien qu'imparfait sur certains points, que tout ne suit pas forcément très bien, et que par moment j'ai l'impression qu'il traîne en longueur, est si intéressant à mes yeux. Parce qu'il reflète une époque, un sentiment, une volonté de changement et une volonté de ne pas changer; un mythe aux deux visages, l'ambivalence d'un Est et d'un Ouest. URSS et USA, le mur, et la propagande.
Et puis cette scène où tombe la statue qui représentait tant ! C'est elle en quelque sorte qui marque le tournant. Goodbye, Lenin !
Le monde a changé, et ce film en est la preuve.