The Boat That Rocked est un hommage clair aux années 1960, apogée de la musique britannique. Mais un hommage ne fait pas tout un film. Richard Curtis est dans toute sa filmographie, à l'image, de ce film, vacillant entre le virtuose et l'amateurisme, ce qui est des plus frustrant. Quelques scènes de ce film font part d'une mise en scène remarquable avec des symboles visuels qui collent parfaitement aux personnages (Travelling compensé sur Tim Sturridge parfaitement exécuté) mais en même temps, je ne retrouve pas la qualités de dialogues qui m'illuminait dans About Time ou même Notting Hill. Aussi, l'effet chorale avec un groupe de personnage assez important a fini par me perdre et de plus les personnages tombent dans les stéréotypes et ne sont plus attachants, seuls un ou deux personnages sortent de la zone de l'archétype pour avoir une fulgurance de maîtrise (Harold ou Le Comte).
A la fin du film, je reste très frustré de ce qu'aurait pu donner le film et de ce qu'il a donné.
Cette comédie de Curtis reste néanmoins un bon moyen de passer un bon moment avec de la musique de qualité mais rien de plus, le scénario est trop faible (Kenneth Branagh n'était même pas nécessaire, la figure du gouvernement aurait pu être interprétée de façon plus nuancée, ce qui aurait donné de la profondeur au conflit entre le gouvernement et les radios pirates), le rythme très étrange (l'arc narratif principal est abandonné au centre du film puis revient durant la dernière demi-heure, ce qui fait perdre l'attention du spectateur), la mise en scène trop bancale et l'intention difficile à cerner sans que Curtis nous prenne la main pour nous expliquer par des panneaux-titres ce qu'il voulait faire passer.