Bonne réalisation, bon jeu d'acteur, mais un souci de rythme passé l'exposition des éléments principaux de l'intrigue, et un problème assez étrange de dosage entre le délire assumé et le thriller psychologique plus construit.
Donc en résumé, c'est une meuf elle arrive en école de vété, où sa soeur étudie déjà, et elle subit les baptêmes, où elle est contrainte notamment d'avaler du lapin cru, alors qu'elle est végétarienne, ce qui réveille en elle une pulsion insoupçonnée...
Bah clairement pour revenir à ce que je disais, le problème se situe beaucoup plus dans le montage et le scénario. Alors que tout se passe bien pendant presque une moitié du film, brutalement l'on se perd entre l'une ou l'autre scène "transgressive" (de la bidoche et du sexe, rien de bien marquant pour un estomac trop bien accroché), qui ne rajoute plus rien, qui n'est qu'une redite de la scène de basculement du film. C'est vraiment là que le bât blesse, lorsque le film a sorti tous ses arguments et les revomit en boucle en attendant le final un peu trop prévisible.
En outre, on tient là un film qui ne sait pas où il veut aller, oscillant entre une représentation assez réaliste du monde estudiantin (hormis quelques excès assez raisonnables de-ci de-là) et un second degré de type série b à tendance nanardesque, sans assumer suffisamment le délire pour que ça marque.
À trop de reprises, le film se repose sur une crudeur pseudo-réaliste qui, si elle est rafraichissante en soi, n'apporte finalement que bien peu de choses au propos.
C'est vraiment dommage, le film regorge de bonnes idées, avec quelques scènes plutôt réussies et crédibles. Il aurait gagné à choisir un registre une bonne fois pour toutes et s'y tenir, ou en tout cas à mieux soigner les transitions entre les registres.
Du coup, Grave restera pour moi avant tout une expérience amusante, mais sans plus.