Il est assez marrant de voir que les cinémas français et belges se complaisent dans le film social alors que les plus belles réussites du cinéma français sont venus du film d'épouvante (allez jeter un oeil au film Martyrs pour en être convaincu). Il s'agit ici d'une horreur très crue, très proche de nous et totalement crédible et réaliste. Si il y a bien un truc que j'aime au cinéma, c'est être surpris et, pour le coup, j'en ai pris plein la gueule (et je suis pas le seul en voyant les mouvements des autres spectateurs lors de la première scène "choc" du film). Le film est terriblement dérangeant, il n'est d'ailleurs pas à mettre devant tous les yeux car il va assez loin tout en restant très proche de la réalité. La jeune actrice qui incarne le personnage principal est impressionnante dans ses multiples transformations et la réalisatrice a vraiment su capter sa lutte et son renoncement intérieurs. J'ai vraiment adoré ce pur moment de folie. Enfin un film français (franco-belge pour être exact) qui mérite d'être vu et qui a ce grand mérite de s'attaquer à un sujet presque inédit d'une manière totalement inédite. Je le conseille à ceux qui ont les tripes bien attachées, les plus sensibles devraient passer leur tour.
Grave (2ème lecture) : C'est bien la première fois que j'ai envie de revenir sur une critique. Après m'être documenté et avoir lu et écouté quelques commentaires sur le film, je me rends compte que je me suis totalement trompé. Grave s'inscrit totalement dans la tradition du cinéma français, à savoir que le film est une vraie critique des relations sociales et familiales, un drame humain mais sous une forme inédite. A travers le cannibalisme, il nous montre combien on se "bouffe" en famille, le poids des traditions familiales et surtout comment l'éveil à la sexualité et la sortie de l'enfance et de l'innocence nous amène à faire retomber nos travers sur les gens extérieurs au cercle familial. La subtilité du film est d'autant plus remarquable. Je n'apprécie le film que d'avantage après avoir compris ça et je vous encourage d'autant plus à y jeter un œil sous l'éclairage de cette lecture. Brillant. Vraiment.