Les jambes de Sandra

Gravity fait indéniablement partie de ces films dont on sait qu'ils seront à la hauteur avant même de les visionner.

Sans surprise, Alfonso Cuarón renoue avec son génie du plan-séquence dont lui seul a le secret (et qui avait déjà fait très fort dans Children of Men). L'immersion est totale, et dès les premières secondes la salle est plongée dans un silence presque oppressant. Le spectacle est omniprésent, la photographie est sublime et les scènes d'action flanquent la chair de poule. En bref, on en a pour notre argent.

Côté scénaristique, en revanche, ça patauge un peu. Cuarón privilégie le cliché américain à l'originalité du film (rendant, par exemple, les Russes responsables du malheur de nos héros) et multiplie les situations abracadabrantes ainsi que l'émotion hollywoodienne ce qui rend l'ensemble un peu facile et très tiré par les cheveux.

Fort heureusement, la réalisation fait que l'on y croit jusqu'au bout, et le cinéaste Mexicain parvient à nous faire tout gober (y compris le "retour" de George), ce qui force le respect. L'ambiance est à son comble et nous tient en haleine jusqu'au final, sublime, où le titre prend enfin tout son sens. Seul petit regret personnel, on aurait souhaité que l'aventure dure un peu plus longtemps.

Côté acteurs, rien à redire. George et Sandra jouent impeccablement leurs rôles. Tandis que le charme du premier opère à merveille, l'on ne tarde pas à se sentir à la place de la deuxième, tant ce qu'elle est en train de vivre est à la fois effrayant et excitant.

Au final, peut-être pas le meilleur mais incontestablement l'un des films les plus réussi de cette année. Courez-y si ce n'est pas encore fait.