...le politiquement correct, comme beaucoup d’œuvres avec Mahershala Ali d'ailleurs; et comme de façon générale la plupart des films et séries américaines depuis déjà quelques temps.
Alors moi je veux bien que dans les œuvres américaines les noirs n'aient plus aucun défaut (ça va commencer à être pénible à jouer d'ailleurs, à force), que les blancs soient racistes ou sur la voie de la rédemption, que les esprits les plus obtus s'amendent , que l'amitié et l'honnêteté triomphent, que le bon sens paysan prévale, que le "marié-deux-beaux-enfants" soit l'alpha et l’Oméga d'un individu, etc..mais soyons un peu sérieux: de quel monde parle-t-on ? Un monde qui n'existe pas, même dans le pays de Donald. Et que dire de la fin ? Inepte.
Alors oui c'est tiré de faits réels, mais ça pue les bons sentiments et ça sent la réécriture romanesque à plein nez. Par ailleurs les rôles féminins sont inexistants (avec Linda Cardellini, bonjour le gâchis), et les rôles secondaires transparents. Sans parler du manichéisme, de l'absence de nuance, de la lenteur du film etc...Bref ça fait beaucoup..
Ce qui m'empêche de descendre complètement le film, c'est la performance de Mortensen.
Bref, encore une déception : le cinéma américain est en train de se perdre, et c'est bien dommage. On est très, très loin de Lumet, Cassavetes, Hitchcock, Mankiewitcz, Wilder, Boorman, Peckinpah, Welles, etc.... Plus inquiétant, en restant confinés dans le politiquement correct, et en s'y complaisant, les réalisateurs actuels récusent l'apport de leurs illustres prédécesseurs, et ça c'est grave.