Green book, c’est l’histoire d’un gros beauf un peu raciste qui, faisant route avec un pianiste noir surdoué, apprend à découvrir et à apprécier, non seulement un homme de couleur, mais aussi un homme de culture. Autrement dit, ce film est tout désigné pour soigner l’Amérique de Trump - car s’il y a une chose que l’électeur de Trump aime encore moins que les minorités, ce sont les élites; et le film de Peter Farrelly a le mérite de raconter une histoire qui relie les deux. Alors certes, le film s’adresse principalement à un public blanc et il ne fait pas une leçon d’histoire très précise du racisme dans les années 60, certes les « faits réels » du film sont franchement relatifs et tout ou presque a été déformé, voire carrément inventé, pour nous servir une soupe tiède digne d’un Disney, mais son discours humaniste trouve une place cohérente dans la filmographie de Peter Farrelly, toujours pleine de tendresse et d’empathie pour ses personnages les plus stupides.