Je l'ai vu pour son côté "film bromance". Je ne suis pas déçu mais j'y ai trouvé plus que ce que je cherchais.
Tony, un rital du Bronx dans tout ce qu'il y a de plus caricatural (ce n'est pas une critique) se retrouve à devoir prendre soin et conduire un musicien de génie noir dans une tournée prévue dans les états les plus arriérés et xénophobes du sud des États-Unis. L'un et l'autre apporteront un peu d'eux mêmes dans cette aventure jusqu'à ce que chacun change l'autre.
Même si le film met du temps à démarrer et à trouver son rythme (alors, oui, vraiment du temps, je dois le reconnaître) on finit par entrer dans ce road movie et suivre avec envie et délectation le périple de ces deux antagonistes, aussi attachants l'un que l'autre.
Les aberrations racistes nous font frémir, les bourdes et le manque de culture de Tony nous font sourire et l'ensemble nous donne une sacrée banane quand on termine la séance.
Certains critiqueront la caricature, le trait un poil trop appuyé de ces personnages bien typés, mais c'est tiré d'une histoire vraie et des caricatures de ce genre existent bel et bien en chair et en os. Rien d'insultant dans la manière dont le personnage de Tony est traité, ses défauts finissent par le servir et rendent vraiment ce chauffeur du Bronx irrésistible. Quant au musicien de génie, sa froideur et son snobisme affiché, poussés à l'extrême, ne font qu'augmenter le plaisir que nous éprouvons en le voyant peu à peu évoluer à son tour.
Oh ! Et à ceux (nombreux) qui critiquent le fait que le génie se remet à jouer du blues-rock et donc est re-assigné à sa condition de musicien noir populaire par le film, je ne dirais qu'une chose : le classique est magnifique, le blues également, un génie de la musique a la capacité de s'éclater autant dans l'un que dans l'autre. C'est vous, en analysant tout, qui créez des cases.
Un film qui a de bonnes intentions, qui n'est peut être pas parfait, mais qui a le mérite de faire du bien, et joliment.