Noah Baumbach semble creuser un sillon à la Woody Allen, avec ces personnages fracassés qui se heurtent à la réalité. En l'occurrence ce Roger Greenberg, joué par Ben Stiller, qui doit garder la maison et le chien de son frère, parti en vacances avec sa femme et ses enfants au Vietnam. L'objectif de ce type durant ces six semaines ; construire une niche. C'est dire s'il n'a rien à faire !
Mais seulement, il va rencontrer une jeune femme, aussi paumée que lui, qui est celle qui entretient la maison et avec qui il peut se passer quelque chose.
En fin de compte, j'ai trouvé ce film très touchant, car il touche à la fois à du rien, et au charme discret qu'il propose. La solitude de ce personnage, remarquablement joué par Ben Stiller, et dont on voit peu à peu qu'il a comme un grain, notamment en envoyant sans cesse des lettres de réclamations dans le but d'être publié dans le New York Post ! Autour de lui gravitent plusieurs personnages tout aussi arrachés à la réalité comme cette jeune femme, incarnée par Greta Gerwig, une bonne à tout faire dont l'ambition est de devenir chanteuse, ce qu'elle nous montre avec un enthousiasme très modéré.
Elle aussi a un passé un peu compliqué, et comme dirait le proverbe, qui se ressemble s'assemble.
On voit aussi que Noah Baumbach semble avoir un problème avec la jeunesse, ou plutôt la confrontation avec le vieux qu'est Ben Stiller, comme dans la scène de la soirée, où le décalage entre ce qu'il écoutait lui à l'âge qu'ont ces jeunes le consterne. Et ces jeunes sont un peu montrés comme des fêtards azimutés.
Outre Stiller et Gerwig, on retrouve aussi Jennifer Jason Leigh, Rhys Ifans, Mark Duplass et le pote Jake Paltrow dans un tout petit rôle.
Je dirais que Grennberg est un film très intéressant car il part vraiment de rien, avec un Los Angeles ensoleillé, pour finir sur une réflexion sur les gens qui sont différents, qui n'osent pas, et dont soudainement, la roue tourne, jusqu'à ce superbe dernier plan, où on a l'impression de voir Ben Stiller, qui doit bien avoir 45 ans, redevenir comme un enfant face à une certaine révélation.