Au départ, aller voir ce film ne m'avait même pas traversé l'esprit. Une nouvelle association Ric Roman Waugh - Gerard Butler après « La Chute du Président » ? Non merci. Mais bon, j'ai pu voir passer d'étrangement bonnes critiques concernant ce « Greenland » apparemment nettement moins débilitant que prévu, alors pourquoi pas, le fait qu'il soit diffusé dans le cinéma de ma ville aidant aussi à la motivation. Et c'est vrai que ce n'était pas si mal. Ni blockbuster ni série B, l'œuvre a surtout le grand mérite d'imaginer de façon crédible une crise majeure face à un futur désastre humanitaire, que ce soit dans le choix des gens à sauver en « priorité », le déploiement de l'armée, les mouvements de foule incontrôlables, la violence, le meilleur et le pire de l'humanité se côtoyant... S'il y avait peut-être couple plus « lambda » niveau réalisme que Butler et Morena Baccarin (la beauté de cette femme est juste... indescriptible) pour les rôles principaux, ces derniers apparaissent crédibles, le déroulement du scénario et les situations permettant de rendre plausibles leurs réactions.
Rien de très original non plus, ce type de récits ayant ayant déjà été vus ailleurs, en plus subtil (l'excellent et beaucoup trop méconnu « Miracle Mile » en tête). Sur la fin, j'avoue avoir trouvé ça long : je comprends l'idée de vouloir relancer constamment le suspense afin de garder le spectateur jusqu'au bout, mais cela fait quand même un peu remplissage. Idem pour les dernières minutes : on sent qu'on veut faire un
« happy end mais pas trop non plus », sauf qu'une fin autrement plus pessimiste aurait eu plus de sens
au vu du déroulement des événements. Quelques scènes un peu « too much » et autres facilités, un peu de morale (pas trop non plus), mais un divertissement plutôt en phase avec les inquiétudes climatologiques de son époque, fait avec soin et un minimum de neurones : au vu des forces en présence initiales, vraiment pas si mal.
PS : le fameux Greenland du titre n'est en réalité qu'un malin subterfuge (du moins pour les spectateurs francophones) pour éviter de s'appeler... Groenland, terre protégée où les survivants pourront (plus ou moins) trouver refuge. Soyons honnêtes : c'est vrai que ça claquerait un peu moins.