Mann en panne !

Dernier film à ce jour de Michael Mann, "Hacker" est un thriller moderne qui se distingue totalement du style d’intrigues policières auxquelles l’un des maîtres incontesté du genre nous avait habitués.
Sorti en 2015, ce film est la onzième adaptation cinéma du cinéaste. Loin des braquages de banque, cette fois-ci, l’intrigue se porte sur des attaques technologiques graves, composant un thriller cybercriminel terroriste. Le scénario est signé par Morgan Davis Foehl, qui signe son premier scripte pour le cinéma, lui qui habituellement est assistant rédacteur sur des films d’Adam Sandler comme "Quand Larry rencontre Chuck" et "Click". Comme quoi, on peut travailler sur des films complètement barrés, drôles et touchant, puis écrire sur des sujets graves aux enjeux terrifiants.

C’est la seconde fois sur ses onze films, que Michael Mann ne signe pas le scénario, sa première expérience avait été fructueuse puisque l’intrigue collait parfaitement à son univers. Il s’agissait du très bon thriller « Collatéral ». En revanche, cette fois-ci, le scénario, semble plus éloigné. Bien qu’il s’agisse d’un thriller, il y mêle cette fois-ci, la technologie, rendant l’ouvrage moins stylisé. J’ai personnellement beaucoup moins aimé ce film, il ne me marquera pas autant que ces principaux chefs d’œuvres et je le classe même directement en dernière position de sa filmographie complète.
Pourtant, j’avais espéré découvrir un film passionnant, en tant que fan de cinéma asiatique et du cinéaste, mais la déception pris le pas sur l’engouement.
"Hacker", propose pourtant de bonnes choses, il met en garde sur la vulnérabilité de nos systèmes informatiques et confirme que n’importe quelle personne malveillante et douée en thermes de codage numérique, peu de n’importe quel endroit dans le monde, provoqué le chaos en pianotant simplement sur un clavier.

Michael Mann, ne laisse d’ailleurs rien au hasard, il traite son intrigue avec un certains réalisme et s’inspire même de faits réels. Toutefois, la magie ne prend pas, le rythme ne trouve pas le tempo nécessaire à faire de ce polar, un film aussi parfait que les précédents. Le casting ne convainc pas, Chris Hemsworth ("Thor") incarne un héros insipide à l’héroïsme trop poussif. À ses côtés, le comédien chinois Wang Lee-Hom ("Lust Caution") s’en sort le mieux, la comédienne Tang Wei ("Office") est la belle plante du film et Viola Davis ("La Couleur des Sentiments") qui détient l’un des rôles les plus importants n'arrive, malgré tout le respect que j’ai pour elle, absolument pas à se saisir de son personnage.

Mais heureusement la technique demeure une véritable maîtrise, dotée d’une superbe photographie et de cadrages prépondérants, elle relève le niveau d’un thriller sophistiqué, mais beaucoup trop brouillon pour ma part. Je décroche à plusieurs reprises, je n’arrive pas à me convaincre que ce film est réussi. Alors, peut-être que le sujet ne me touche pas suffisamment, je ne sais pas. Toujours est-il, que ce n’est pas le plus mauvais film de la planète, simplement le moins passionnant, touchant, et stylisé du cinéaste, à mon gout.
Il y a tout de même de belles séquences, mais j’ai plus l’impression d’assister à un énième épisode de la saga Jason Bourne, qu’a une œuvre authentique, généreuse, et inventive, comme celles qui avaient su me séduire auparavant. Mann n’est pas au fond du gouffre, simplement le film n’a pas su m’emballer.

Dommage !

www.cinevor.com