Optical Malady
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le 29 mai 2015
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Je me suis dit "ça reste un Michael Mann, ça ne peut pas être complètement nul", et pour la première fois de ma vie, je l'affirme : Mann a fait un film complètement nul. J'aurais mieux fait d'écouter (une fois encore) l'ami Plug_In_Papa.
Dès l'intro Mann nous inflige une imagerie dépassée et ringarde, qu'on pensait définitivement morte dans les années 90. Mais le reste est à l'avenant, et le cinéaste de Heat & The Insider (oh que cette phrase me coûte) a officiellement réalisé, en 2015, son premier épisode d'Hollywood Night.
A chaque péripétie navrante, à chaque dialogue débile (la discussion au restau, d'anthologie), je me disais "ce n'est pas possible, c'est un cauchemar, tu vas te réveiller". Le cauchemar a duré jusqu'à la fin, sublime de nullité, le film se transformant à la faveur d'un changement de cap surréaliste en... on ne sait pas trop quoi. Revenge movie ? Survival ? Catharsis expiatoire de mes couilles ?
Oh et puis merde, je ne vais pas chercher d'excuse à un film qui m'offre les séquence de balade en centrale nucléaire les plus bis depuis les grandes heures de Luigi Cozzi, le personnage principal le plus nul depuis l'invention des personnages principaux, et exhibe les talents d'acteur de la plus belle endive du cinéma américain actuel (jolis pecs, monsieur l'endive). Et puis ces chinois qui parlent tous anglais c'est pratique, dommage que ce soit pour assister le hacker le plus nul de l'histoire, avec ses plans à base de pièces jointes en PDF et virus sur clés USB que même moi j'aurais pu inventer.
Même en tant que film d'action, même pris sous l'angle de la série B violente, c'est nul : tout simplement. De l'histoire d'amour navrante à cette fin WTF (c'est une fin ? vraiment?), Hacker n'est qu'empilement de retournements prévisibles, de clichés empilés avec fierté, de poncifs polis et sertis avec passion, le tout enroulé dans un scénario qui a dû demander au scénariste à peu près 3 minutes de recherche technique sur Wikipédia.
Mann a fait une grosse (Rob) Cohennerie, et je ne sais pas à quel point je suis prêt à lui pardonner. Et même pour les jolies images de Honk Kong ou de Jakarta, y'a mieux sur Flickr.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2015 : les films vus (et revus)
Créée
le 28 juil. 2015
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