Je me suis dit "ça reste un Michael Mann, ça ne peut pas être complètement nul", et pour la première fois de ma vie, je l'affirme : Mann a fait un film complètement nul. J'aurais mieux fait d'écouter (une fois encore) l'ami Plug_In_Papa.


Dès l'intro Mann nous inflige une imagerie dépassée et ringarde, qu'on pensait définitivement morte dans les années 90. Mais le reste est à l'avenant, et le cinéaste de Heat & The Insider (oh que cette phrase me coûte) a officiellement réalisé, en 2015, son premier épisode d'Hollywood Night.


A chaque péripétie navrante, à chaque dialogue débile (la discussion au restau, d'anthologie), je me disais "ce n'est pas possible, c'est un cauchemar, tu vas te réveiller". Le cauchemar a duré jusqu'à la fin, sublime de nullité, le film se transformant à la faveur d'un changement de cap surréaliste en... on ne sait pas trop quoi. Revenge movie ? Survival ? Catharsis expiatoire de mes couilles ?


Oh et puis merde, je ne vais pas chercher d'excuse à un film qui m'offre les séquence de balade en centrale nucléaire les plus bis depuis les grandes heures de Luigi Cozzi, le personnage principal le plus nul depuis l'invention des personnages principaux, et exhibe les talents d'acteur de la plus belle endive du cinéma américain actuel (jolis pecs, monsieur l'endive). Et puis ces chinois qui parlent tous anglais c'est pratique, dommage que ce soit pour assister le hacker le plus nul de l'histoire, avec ses plans à base de pièces jointes en PDF et virus sur clés USB que même moi j'aurais pu inventer.


Même en tant que film d'action, même pris sous l'angle de la série B violente, c'est nul : tout simplement. De l'histoire d'amour navrante à cette fin WTF (c'est une fin ? vraiment?), Hacker n'est qu'empilement de retournements prévisibles, de clichés empilés avec fierté, de poncifs polis et sertis avec passion, le tout enroulé dans un scénario qui a dû demander au scénariste à peu près 3 minutes de recherche technique sur Wikipédia.


Mann a fait une grosse (Rob) Cohennerie, et je ne sais pas à quel point je suis prêt à lui pardonner. Et même pour les jolies images de Honk Kong ou de Jakarta, y'a mieux sur Flickr.

Prodigy
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2015 : les films vus (et revus)

Créée

le 28 juil. 2015

Critique lue 1.2K fois

21 j'aime

10 commentaires

Prodigy

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

21
10

D'autres avis sur Hacker

Hacker
Sergent_Pepper
6

Optical Malady

Michael Mann affirme désormais clairement sa singularité, et par conséquent divise la critique de façon assez radicale. Les acquis à sa cause y décèlent la patte d’un auteur hors norme, se jouant du...

le 29 mai 2015

69 j'aime

42

Hacker
Velvetman
9

La numérisation de Ghostman

Se projetant dans un film d’action où tout se joue dans les mouvements, dans une réflexion théorique de la matérialité, dans un état de ramification de synapses cybernétiques inatteignables, Michael...

le 19 mars 2015

59 j'aime

8

Hacker
Toshiro
8

New Frontier Drifter

« La question est de savoir quelle forme accomplit ça, quelle forme de composition, quelle forme de lumière, quelle forme de musique accomplit ce que j’avais en tête ». Voilà comment Michael Mann,...

le 6 avr. 2015

55 j'aime

29

Du même critique

Stranger Things
Prodigy
5

I've seen better things

Et pourtant, elle avait tout pour me plaire, cette série, avec sa gueule d'hommage ambulant au cinéma des années 80, de la typo du titre (typique) à l'ambiance groupe de gamins post...

le 18 juil. 2016

182 j'aime

17

Le Prestige
Prodigy
8

Critique de Le Prestige par Prodigy

Un de ces films pour lequel on se dit "mouibofmouais" avant d'enfourner la galette dans son lecteur glouton, et qui met une gentille petite gifle d'autant plus résonnante qu'on ne s'y attendait pas...

le 11 juin 2010

174 j'aime

13

Prometheus
Prodigy
4

Critique de Prometheus par Prodigy

Bon, faisons court, mais bref. Passons sur la déception de ne pas voir un "vrai" Alien mais un film aux liens très ténus. Soit. Passons sur la joie de voir un film de SF "adulte", en tout cas qui...

le 3 juin 2012

166 j'aime

11