3 ans après un premier épisode convaincant, Halloween Kills vient poursuivre la trilogie initiée sous forme de remake décidant de faire fi des moultes suites en prenant uniquement comme base les deux premiers films à l’origine de la saga que l’on connait aujourd’hui. David Gordon Green, qui s’est distingué avec Delire Express (2007) ou encore Joe (2013), s’est fortement impliqué dans ce projet, autant à l'écriture qu’à la réalisation et a su insuffler un nouveau vent de fraîcheur sur le personnage de Michael Myers avec sa version sortie en 2018. Loin d'être parfait, le film parvenait à apporter du charisme au célèbre tueur masqué qui avait perdu de sa superbe après le catastrophique Halloween : Resurrection en 2002. On se disait alors la saga finie pour toujours. C'était sans compté sur les studios qui ont donc décidé de ressusciter le personnage si iconique du cinéma d’horreur. La tâche n'était pas si simple mais le metteur en scène a pourtant réussi à répondre aux attentes. Le résultat au box-office en témoignait, preuve que le public en redemandait, on était finalement loin d'en avoir fini avec Michael Myers. Ce remake, dans une volonté de rester le plus fidèle possible au matériau de base, a vu également le retour de Jamie Lee Curtis dans son rôle de Laurie Strode, poursuivie par le tueur depuis ses années lycée. Une sincérité qu'on retrouvera également dans la mise en scène avec des plans qui rappelaient le film originel signé par John Carpenter en 1978 et son ambiance dans laquelle le danger est omniprésent. À noter que ce dernier signera lui aussi son retour à la musique avec ce remake. Suite au succès de ce premier coup d'essai, les auteurs ont confirmé la mise en chantier d'une nouvelle série de trois films. Si la première étape de cette trilogie avait globalement rassuré, il fallait dorénavant se montrer audacieux au niveau scénaristique afin d'assurer une histoire crédible et ne pas tomber dans les clichés et facilités comme ce fut le cas avec ses plusieurs épisodes du passé oubliés par cette nouvelle mouture. D'autant plus que la concurrence actuelle est de plus en plus féroce avec entre autres le Conjuring Universe et les autres films du catalogue Blumhouse. Les artisans sont tout naturellement de retour dans ce second film, suite directe du premier film que ce soit derrière ou devant la caméra. Le film pousse même le bouchon encore plus loin dans sa volonté de sincérité en ramenant des acteurs et actrices du film de John Carpenter. Les premières minutes nous introduisent directement dans le cœur du sujet et se permet d’apporter une relecture des évènements du Halloween de 1978 suite au massacre sanglant de cette fameuse nuit. Cependant, cela n’apporte pas grand-chose et nous ennuie quelque peu. On est clairement loin de l’impact de l’ouverture du film précédent, avec une part de mystère aux abonnés absents. Le film revient ensuite en 2018 en faisant le lien avec les survivants du film originel 40 ans après, toujours hantés par le croquemitaine. Après cette ouverture molle et ennuyeuse, le film reprend du poil de la bête avec le retour sanglant à l'écran de son tueur échappé des flammes qui signera le début d'un nouveau cauchemar. De son côté, la famille Strode se remet tout juste de sa rencontre avec le tueur. Pensant que le pire est derrière, les tueries vont pourtant se poursuivre dans le quartier. Première chose à noter, il faut avouer que les meurtres sont moins inspirés que dans le film de 2018, David Gordon Green se contentant uniquement d’enchainer les scènes macabres sans grand génie. Le film est pourtant d’une violence extrême, certaines scènes sont tout simplement brutales, cependant celles-ci sont souvent coupées par des séquences aux dialogues ridicules qui nous sortent régulièrement du film. Gagnés par la peur, les habitants du quartier vont décider de se confronter au tueur afin de mettre fin à cette nouvelle vague de meurtres mais aussi à ces 40 ans de traumatisme. Si dans le fond, l’idée est intéressante, c’est très mal abordé, il faut dire que les choix des personnages sont souvent à la limite du compréhensible. Beaucoup d’entre eux sont écrits de manière paresseuse et sont exploités dans des sous-intrigues souvent tirés par les cheveux. Reste que la caméra arrive encore à nous livrer des plans réussis de son antagoniste mais c’est malheureusement insuffisant pour apprécier cette suite banale et pathétique. En manque totale d’inspiration, le film est un échec, ne fait pas peur et fait à peine mieux que les nombreuses suites insipides de l’époque dont il souhaitait pourtant s'écarter. C’est d’autant plus dommage que ce second volet vient ternir le travail effectué sur le film de 2018 même si les derniers instants ont le mérite d’apporter un espoir pour le troisième épisode pour lequel il faudra faire bien mieux pour conclure cet arc narratif dédié à l’un des tueurs les plus mythiques du cinéma.