La beauté poétique de la violence, et l'importance des petites choses de la vie

Pour (re) faire sa culture ciné, il faut avouer que le service VOD d'Arte est pas mal. Ainsi, je suis tombé sur Hana-Bi, de Takeshi Kitano... avec Takeshi Kitano et les peintures de Takeshi Kitano.
Hana-Bi est un beau film. La poésie qui s 'en dégage tout le long en est sa grande force. Le métrage traite de choses à la fois futiles et sérieuses, comme la vie, la maladie, la mort, l'histoire de la violence et l'insignifiance de choses finalement signifiantes (cherchez pas, moi-même, je ne comprends pas ce que je viens d'écrire). Film délibérément nonchalant et intimiste, qui ne manque parfois pas de défoncer du Yakuza pour teinter son humour noir d'un peu de rouge, il montre l'importance des petits riens, de la fugacité des instants, des rires, des choses. Après tout, nous ne sommes que de passage sur cette terre, comme cette futile critique... Hana-Bi, c'est un voyage intime, créatif, auprès de ceux qu'on aime. Dessiner, peindre, deviner des cartes, tout ce qui nous font oublier la violence de ce monde barbare. Une plage, la mer, et plein de possibilités. Des choses qui vont d'un grain de sable à une balle de pistolet.
Hana-Bi, c'est aussi un esthétisme recherché dans les plans, des cadrages bien trouvés et une musique de Joe Higashi envoûtante. Kitano est quasi-mutique, mais pourquoi aurait il besoin de parler alors que tout est clair lorsqu'il se met en scène ? On pourrait croire que ce sont les autres acteurs autour de lui qui racontent le film. Il y a aussi beaucoup de non-dits, de choses suggérées, qui permet au spectateur de se repérer sans pour autant qu'il soit pris pour un idiot.
Hana-Bi est un film contemplatif, mais qui sait allier la beauté poétique de la violence avec l'importance des petites choses de la vie. Ces petits rien qui forment un tout : la vie. Même si la mort nous attend toujours au bout du chemin... Un vrai moment de cinéma doux-amer.