Tous les FPS sont des DOOM-like

J’ai lancé le film en m’attendant à un truc sympatoche, mais sans plus… et putain j’ai pris une claque dans la gueule, ça envoie du paté !
Contrairement à ce que j’attendais, ce n’est pas juste un petit délire en première personne sans grand apport, mais bien un vrai film avec de superbes idées de mise en scène.
La vue première personne est utilisée de manière très ingénieuse pour créer surprise et tension. Étonnement, je ne l’ai rarement, voir jamais, vu à ce point dans des jeux vidéo, pourtant premier média à utiliser cette vue.

Parce que oui, l’inspiration “vidéo ludique” est très clairement palpable. On peut y voir du Doom dans certaines scènes de baston bien bourrine et gore, du Far Cry, particulièrement dans le méchant, un peu de Crysis, et pas mal d’autre. Sans compter un petit moment invasion de zombies et pas mal de passages de parkour. On retrouve même le côté tuto de début de jeu plus le héros découvre ses capacités. Et le tout scénaristiquement très bien amené, de manière logique et cohérente.

En effet, là aussi contrairement à ce que j’attendais, le scénario est loin d’être en manque. Ce n’est pas spécialement quelque chose de complexe, mais à aucun moment on se dit “oula, attendez, il manque un truc” ou un “ça n’a pas de sens”. Les enjeux sont très clairs, et même si le personnage subit plus qu’il ne décide ce qui lui arrive, on a envie de le voir avancer. Évidemment renforcé par la première personne, on se sent parfaitement investi avec lui. On découvre par son regard un univers un peu futuriste, et tout semble évident sans nécessité d’explications, comme si on avait toujours vécu là dedans. En plus les révélations finales sont assez prenantes… même si je dois admettre les avoir vu venir quelque peu.

Bon, il y a bien sûr quelques défauts. Certaines scènes d’action sont un peu floutasses dû aux mouvements de caméra. Même si c’est peut-être intentionnel, je ne trouve pas ça génial. À ne pas confondre avec les scènes volontairement floues par rapport à ce que voit le personnage bien sûr. Il y aussi ce problème inhérent aux jeux vidéo, mais aussi aux films d’action de manière général, du “pas besoin de recharger ses armes”... mais bon, disons qu’avec l’habitude, ça passe.

Je dis souvent que pour adapter correctement des jeux vidéo au cinoche, il faudrait créer de nouvelles histoires aux seins des univers existants, et non pas faire des copié-collé en essayant vaguement de mettre en scène des éléments de “gameplay” (n’est-ce pas Tomb Raider). Et bien ce Hardcore Henry est en réalité l’exacte opposé de ce que je dis, puisqu’il adapte des éléments de “gameplay” au sein d’un nouvel univers. Comme quoi, c’est finalement tout à fait possible de faire des films d’action bien burnés, avec une histoire prenant aux tripes avec cette méthode.
En tout cas, cela montre que les jeux vidéo peuvent largement avoir de la légitimité en terme de narration et de mise en scène, et ça leur rend là un bien bel hommage. Bien plus qu’un Ready Player One en tout cas (et oui, le petit coup de coude au passage, je ne peux pas m’en empêcher).