Wonder Banal, ou le film créé parce qu'il le fallait

Je suis parti voir le film dans l'espoir d'un peu de nouveauté dans le monde cinématographique des supers héros, ainsi que celui de voir enfin un film du DCU abouti directement en salle. Cet espoir était complètement permis : premier gros film sur une super héroïne, qui plus est un personnage jamais vraiment vu au cinéma, avec un univers et des origines riches et intéressantes.
Et non, au lieu de cela on nous ressert un énième pamphlet pouvoir de l'amour et de l'amitié déjà vu mille et une fois... je sais que c'est tiré de comics, et que c'est un thème qui y est récurent, mais quand même, une adaptation au cinéma c'est l'occasion de faire autre chose.
Autre chose de déjà vu, mais le personnage principal qui est une petite conne sans éducation qui ne comprend rien au monde qui l'entoure, ça ça a toujours été un truc qui m'énerve profondément. Qu'elle ne connaisse pas le monde, ok, c'est logique, elle n'est pas obligé d'être débile pour autant – surtout quand on maîtrise plus de 100 langues, y compris des langues modernes, on a forcément quelques connaissances, et au moins de ce qu'est une robe, habit qui existe en plus depuis l'antiquité. D'ailleurs, apparemment c'est bon, on maîtrise le français quand on le parle avec un accent à couper au couteau. À ajouter également son acharnement idiot à la traque du méchant qu'elle ne connaît ni ne comprend pas... un peu comme si Pippin partait de la Comté en étant en permanence à dire « aller, je vais le niquer Sauron là »
Nouvelle source d'énervement dû à du déjà vu : les très vilains et méchants Allemands. Encore, si ça avait été pendant la Deuxième Guerre mondiale, ok, les nazis, tout ça, même si ça commence à devenir lourd à force. Mais là non, en plus d'être redondant, c'est de la pure connerie, c'est la putain de Première Guerre mondiale. Pour rappelle, si on s'est tapé la Deuxième, c'était en grande partie parce qu'on s’évertuait à faire passer les Allemands pour les méchants de la Première, alors continuer la connerie aujourd'hui encore, c'est vraiment pas malin. Et c'est vraiment pas subtile en plus, dès la première confrontation c'est littéralement « moi je suis le gentil Américain, eux ce sont les méchants Allemands ». Et bien sûr, aucune Amazone n'est assez intelligente pour se dire « tiens, mais moi je suis extérieure au conflit, peut-être faudrait-il que je me fasse mon propre avis avant d'attaquer à vue ceux dont on me dit que c'est les vilains méchants ».
Dans les autres clichés merdiques aussi, on a le droit à une ribambelle de personnages typés pour représenter les minorités. Alors c'est bien, ça part d'un bon sentiment (si on oublie que c'est probablement pas très correcte historiquement), mais alors pourquoi en faire des parodies racistes ? Entre le vieille Amérindien qui fait des trucs de traques et des signaux de fumée (même si j'ai apprécié la petite pique rappelant que les Amerlock leur ont bien niqués la gueule), le Turc qui porte un fez et qui est un menteur pro, et l’Écossais / Irlandais (il porte un kilt, c'est tous les mêmes de toute façon, hein?) qui est un barjot traumatisé par la guerre. Traumatisme qui ne sert au passage à rien, si ce n'est expliquer pourquoi d'un coup il ne tire pas une balle, permettant à Wonder Woman de faire un truc cool à l'écran, sinon ça aurait été trop simple.
D'ailleurs le film regorge de facilités scénaristiques pourries dans ce genre. Du style « oula, on ne va quand même pas dire au personnage principal son origine et l'objet de sa quête, ça pourrait l'aider, ça serait bête quand même, mieux vaut éviter de traumatiser sa petite âme sensible ». Ou alors le personnage sympa qui meurt pour que héros réalise quelque chose... deux fois ! Bref, avoir de l'imagination pour faire une histoire qui tient la route et qui ne soit pas déjà vu partout, c'est trop dur semble-t-il.
L'histoire d'ajouter quelques tâches au tableau, on en parle de vieux ralentis à tout bout de champs pour que dalle ? J'aime beaucoup *300*, mais quand même, les ralenties sur des mouvements de tête pour prendre la pause, merci, c'est lassant au bout de 50 à raison d'un toutes les 30 secondes.

En parlant de prendre la pause, Gal Gadot, elle est bien sympa, mais bon, montrer des émotions, tout ça, bref, avoir un jeu d'acteur, sans dire que tout est à jeter, tout n'est clairement pas bon à prendre non plus.
Et enfin la musique : le thème de Wonder Woman qui avait été fait dans Batman V Superman était trop classe, mais bon, le réutiliser entièrement plus de 30sec et sans bruit parasite au dessus, c'était trop demander ; d'autant que le reste des musiques est tout à fait oubliable.


Un petit-gros point positif quand même, mais qui spoil un peu si vous ne connaissez pas déjà le méchant, alors dans le doute je le met en caché :

Arès est vraiment bien traité. Même s'il arrive un peu comme un cheveux sur la soupe pour avoir un combat final (où Wonder Woman devient d'un coup super pété d'ailleurs...), à la fois sa puissance, ses propos et sa putain d'armure pète la classe.


Bref, décidément, le DCU ne s'en sort pas bien... J'attends quand même vraiment La Ligue des Justiciers, après tout, à part Iron Man, les premiers films du MCU n'étaient pas ouf non plus. Et je recommande aussi vivement la version final du Batman V Superman, qui est plutôt bien, surtout comparé à la bouse qu'on a eu au cinoche.

Lotharie
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le 7 juin 2017

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