Le futur, c'est bad, surtout celui-là. Dans un monde post-apocalyptique, Mo achète chez un ferrailleur une vieille tête de robot qu’il offre à son amie. Enfermée chez elle, elle se distrait en créant des œuvres avec des pièces recyclées. Mais ce cadeau est empoisonné, cette tête n’est pas si anodine. Il s’agit des restes fonctionnels d’un Mark-13, conçu pour tuer et s’adapter à toutes situations. Ce qu’il va réussir à faire.
Hardware est un film de science-fiction musclé, comme a pu l’être Terminator. S’inspirant d’un comic-book anglais, il a cette tonalité sombre que ne renierait pas des personnages tels que Judge Dredd dans les pages de 2000 AD ou Métal Hurlant. Il se présente avec peu de moyens, et pourtant il arrive très bien à cacher son manque de budget. Richard Stanley vient du monde du clip, et il a pour lui un certain sens de l’image. Il applique au film un éclairage limité couplé à un filtre rouge passé et usé qui rend très bien le monde crépusculaire d’Hardware.
Il y a dans le film, un côté un peu foufou, un peu rock, un peu punk. Décomplexé notamment dans sa violence mais sans aller vers le n’importe quoi dans sa menace. Il n’est donc pas surprenant d’y retrouver les grandes figures déglinguées du rock que sont Iggy Pop et Lemmy Kilmister. Les deux grands rôles ont été confiés à Dylan McDermott, en brun baroudeur, et à Stacey Travis, en rousse futée.
Ces personnages sont confrontés à une menace convaincante, dont on sent bien la dangerosité. C’est un peu chaotique, parfois un peu trop poussé, mais il y a un soin, une volonté de faire au mieux qui force le respect pour un film de série B, de science-fiction, malgré le peu de moyens. Il sent la rouille, la poussière et la sueur.