Les mauvaises critiques ont toujours raison.

C'est tellement facile de s'en prendre à un film - aussi facile que de s'en prendre à n'importe quoi d'autres - il est toujours beaucoup plus compliqué d'aimer les choses - au sens très large, vraiment, prenez la vie ! - que de s'en moquer, que de les mépriser, que d'en trouver les failles. Avec un peu de mauvaise foi, une certaine froideur de coeur et d'esprit, je pourrais descendre mon Top 10 en quelques instants. Entre ce poseur-intello de Tarkovski, ce maniériste-nevrosé de Wes Anderson, ce perché de Herzog, ce traine-savate-nouvelle-vague de Eustache, vraiment, ça ne serait que trop facile.

Après avoir vu ce film, j'ai douté un moment sur ma note, et je me suis amplement satisfait d'un commentaire de quelques lignes pour remercier Torpenn de cette nouvelle édification, et puis j'ai lu les critiques ; les critiques positives n'ont jamais de très bons arguments, elles se laissent emporter par une petite joie du moment, ou un immense sentiment de bonheur, rien de très sensé si je peux me permettre. La seule critique vraiment pertinente c'était celle de Poison_Ivy, c'était la seule critique, disons, réaliste.

Ce film est un peu niais, un peu caricatural, à vrai dire, on ne croit pas à cet enfant déprimé, à ces tentatives de suicides à répétition, à cette petite vieille hippie et son départ programmé ; les personnages secondaires sont, comme elle dit, de véritables archétypes, enfin, presque tout y était vrai, dans cette critique, et j'l'ai appréciée pour ça, sauf que c'était un trois. Trois, vraiment ? Malgré tout, ça n'allait pas du toute cette histoire, on ne peut pas mettre trois à un film aussi cool.

C'est vrai, c'est cool les archétypes, les tentatives de suicide grotesques qui s’enchaînent en plus comme un running-gag, on y croit pas nous, pauvres spectateurs, mais le personnage non plus ; et cette petite mamie follette, c'est peut être juste parce qu'on y croit pas qu'elle devient incroyable ; une mamie qui vole des voitures, embrouille des policiers, c'est certes pas ça la liberté, mais c'est assez jouissif, et tellement drôle.

Je n'ai plus rien à ajouter, les critiques mauvaises ont toujours raison ; mais j'imagine qu'on ne peut pas du tout noter un film sur des arguments aussi froids que ceux du réalisme, de la naïveté ou des choses floues, comme ça. Parce que même si du début à la fin, je regardais tout comme ma consoeur, j'ai souri tout du long - sauf peut être à la dernière image qui m'a un peu déçu, je dois l'accorder - et j'étais content - oui, content ! - de l'avoir regardé ce soir là !