Il me semble avoir déjà parcouru quelques critiques de ce film et j'en ai surtout retenu une certaine animosité envers Chris Colombus. J'en suis désolé car, malgré quelques travers, j'ai de très bon souvenirs de ses films découverts au cinéma du temps de ma jeunesse, Home Alone ou Mrs Doubtfire, dans lesquels, il réunissait déjà quelques caractère de la vieille Europe aux US. Les plus critiques pourront toujours attester que ce n'est pas une flèche du cinéma, un coup d’œil sur son wikipédia confirme sa participation à quelques œuvres élémentaires de ma génération tel Le secret de la pyramide ou Gremlins.
Aussi loin que je pouvais me trouver du phénomène Harry Potter lors qu'il est sorti en livre, puis au cinéma, en découvrant les affiches dans le métro, voir son nom à la mise en scène d'un tel film m'a semblé une évidence par rapport au public visé.
Si, sur le tard, je me suis intéressé au film ou au livre, une autre évidence s'impose, la fidélité quasiment complète de l’œuvre cinématographique par rapport à celle littéraire et dans un monde parfait tel que celui dans lequel nous vivons tous, j'ai bien l'impression que c'est ce que l'ensemble des avertis du cinéma lui reproche.
Et c'est bien dommage car, à force de projection avec Junior, je trouve la mise en place très aboutie, et ce, dès l'introduction. Outre le dépot du bébé Potter, les scènes mettant en scène la famille Dursley sont agréablement rythmées et si de rares ellipses simplifient les détails du roman, la scène du zoo est déjà améliorée en plongeant Dudley dans le bassin. Pourtant, l'amélioration est sans aucune mesure avec la scène du courrier magnifiée par le désormais célèbre Hedwig's Thème.
Ainsi, le monde ouvre ses portes unes à unes de fort belle manière, chaque scène agrémentée par les apparitions de comédiens qu'on ne présente plus. A ce jeu, sont évidemment mis en valeurs Robbie Coltrane, John Hurt, Maggie Smith et Alan Rickman qui ont le droit à leur moment particulier alors que Richard Harris n'apparait à chaque fois qu'en retrait, à chaque engoncé dans une tenue improbable aussi touffue que sa barbe. Plus tard, j'y préfèrerai la performance de Michael Gambon, plus en mesure avec la description d'un magicien parmi les puissants.
Des acteurs en herbe, je trouve Rupert Grint meilleur que les autres dans ce premier épisode. Si Emma Watson arrive à communiquer certaines choses quand elle ne parle pas, comme dans la scène ou elle lève le doigt, on a trop souvent l'impression de voir une première de la classe réciter son par cœur au tableau lorsqu'elle parle, ce qui a tendance à irriter un ancien cancre tel que votre serviteur qui écrit ces lignes. Si Daniel Radcliffe se contente de faire les gros yeux à chaque fois qu'il arrive quelque chose, je prends plaisir à redécouvrir toutes ces petites têtes qu'on verra grandir dans les prochains épisodes.
Pour vous expliquer brièvement, je suis le genre de parents qui connait quasiment tous les prénoms des élèves des classes de mes enfants et force est de constater que ça me fait un peu bizarre d'en arriver à connaitre la plupart des personnages même ceux qui ne sont pas présenté comme Lee Jordan ou Dean Thomas. C'est ici le bon moment pour rapporter une dernière trouvaille de l'environnement cinématographique avec l'attrait pour les explosions de Seamus Finnigan qui sera exploité jusqu'au tout dernier épisode.
Si j'étais snob, j'aimerais bien marquer une différence entre la littérature et les films, mais l'univers Harry Potter est réussi jusque dans certains jeux. Étant empêtré là dedans, je connais les baguettes, les sorts, leurs noms, leurs effets, je lis les livres au fiston en écoutant la musique des films et l'imagerie de ces derniers est même rentrée dans nos placards avec de multiples accessoires Gryffindor, taille 8-10 ans certes, mais hier soir, j'ai bien pris soin de me mettre au chaud pour la projection dans mon pull XL jaune et noir estampillé Hufflepuff.
Moi qui avais juré de ne plus me laisser prendre par des sagas, me serais je pas fait avoir quelque part?