Ça me fait toujours bizarre de me dire que c’est Alfonso Cuaron qui est aux commandes de ce troisième épisode d’Harry le binoclard.
Parce que oui, c’est vrai, il apporte sa patte un peu noire et veloutée à cette atmosphère gentillette de Poudlard (et que Yates repompera sur tous les derniers épisodes) et rien que pour cela, il est difficile de ne pas être sensible à ce tournant.
Mais bon « Harry Potter » reste « Harry Potter »…
La trame originale étant écrite par quelqu’un d’un peu nounouille en termes d’outils narratifs, le film se retrouve à trainer comme un boulet cette intrigue incroyablement banale et dont les effets sont durablement éculés...
(Par tous les dieux, c’est vraiment de pire en pire en plus ! Il faut vraiment s’accrocher pour le dernier tiers !)
Et puis d’ailleurs, cette faiblesse narrative rappelle aussi finalement tout ce que je déteste dans le fantastique.
Puisque tout est possible, on ne peut jamais vraiment s’inquiéter de telle ou telle action.
En cas de pépin, il y aura toujours un sort à la con ou une amulette magique pour tout résoudre.
Vous allez me dire que, dans ce cas, c’est tout Harry Potter que je dois conspuer…
Eh bah il se trouve que justement oui : à quelques rares exceptions près, je crois bien que c'est tout Harry Potter que je conspue de manière générale…
Parce que bon, moi la question que je pose c'est celle-là : est-on franchement obligé d’aimer Harry Potter ?
Pour ma part quand je constate que même un auteur comme Cuaron n'arrive pas à dépasser les limites du roman - qu'il en reste désespéramment prisonnier - je me dis qu'il n'y a sûrement pas grand-chose à attendre du sorcier binoclard...