Braquage du siècle

"Heat" ou le chef d’œuvre intemporel de Michael Mann !
Ce film est pour moi la référence ultime du cinéaste, un petit bijou ambitieux qui demeure aujourd’hui encore un des films immanquables du cinéma d’action.
Michael Mann réalise ici un remake du téléfilm « L.A. Takedown » diffusé pour la première fois à la télévision en 1989, il est lui-même à l’origine du scénario et de la première réalisation. N’ayant pas eu la liberté qu’il souhaitait pour retranscrire son scripte sur le petit écran, il réalise cinq ans après, et pour le cinéma, un projet qui lui tenait à cœur.

"Heat", c’est un nouvel affrontement entre le bien et le mal, comme sais si bien nous les servir Michael Mann. Un thriller puissant, un drame psychologique et un duel au sommet ! Al Pacino et Robert De Niro, s’opposent à travers une intrigue riche en rebondissements, en émotions et en testostérone. C’est la première fois, que ces deux légendes se retrouvent face à face au cinéma, ils ont bien entendu joués tous les deux dans le film « Le Parrain 2 » en 1974, mais n’avaient jamais été réunis dans une même scène à l’écran, De Niro y incarnait Don Vito Corleone et Pacino : Don Michael Corleone, le fils de Vito.
Ce polar offre donc, une grande première pour les fans de ces deux acteurs de légendes, allant jusqu’à rendre l’intérêt des spectateurs encore plus élevé, que celui porter au synopsis. D’autres comédiens de talent sont en plus de la partie, parmi eux : Val Kilmer ("The Doors"), Tom Sizemore ("True Romance"), John Voight ("Déliverance"), Danny Trejo ("Macheté"), Ashley Judd ("Le Collectionneur") et la toute jeune et prometteuse Natalie Portman ("Léon").

C’est de nouveau Dante Spinotti qui est à la photographie, lui qui avait fournit un travail remarquable et exemplaire sur les films « Manhunter : le Sixième Sens » et « Le Dernier des Mohicans ». Il ne va pas déroger à la règle de maîtrise qu’il s’est forgée, puisqu’il va nous proposer ici, un film esthétiquement magnifique, dans lequel la couleur bleue domine en exploitant tout son sens : sombre, mélancolique, glaciale et élégante.
La bande-originale est signée Elliot Goldenthal ("Entretien avec un Vampire", "Public Enemies"), mais l’on retrouve également des titres d’autres artistes musicaux comme U2.

"Heat" est aussi une référence pour l’une de ses scènes de fusillades devenue culte. Dix minutes de gunfights bouillonnantes. Une scène qui marquera toute une génération de spectateurs par son intensité, son réalisme et sa violence percutante. Sous le son des balles, retentie le titre « Force Maker » de Brian Eno, qui rend la scène magnifique malgré le terrifiant carnage qui s’y déroule. Tout est superbement mis en scène, on se retrouve au centre de cette folle fusillade, spectateur effaré et admiratif.
Tout semble parfait, dans ce cinquième film, Mann maîtrise tout, et il a su s’encadrer d’une équipe de qualité qui a très bien compris ce que le cinéaste souhaitait proposer. Près de trois heures après l’ouverture du show, on reste ébahit devant l’écran, à se dire : « Merde, je n’ai jamais vu ça, je viens de prendre une claque qui ne me fait pas rougir, mais me rend bleu de sidération ! »

Les dialogues sont tout autant percutant que les balles qui crient et impactent les corps, les véhicules ou les bâtiments qui parsèment le film. Pacino est survolté, électrique et De Niro est un fin technicien, méthodique.Et, Michael Mann exploite encore plus les traits de ces deux personnages, nous contant subtilement la vie, les rêves et les tourments de chacun. Il rend ainsi son film encore plus attrayant, plus palpitant et plus touchant, puisqu’au-delà du duel flic/bandit, c’est un véritable portrait humain qui est dépeint.

On assiste clairement à un classique, viscéral, oppressant, puissant, spectaculaire et furieux ! Un véritable chef d’œuvre crédible, humain et violent qui ne vous laisse pas de marbre. Bien loin de là.

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