La Passion d'un Artiste

Il fut un temps où le maniac que je suis parfois ne regardait pas encore forcément les films dans l'ordre. Et l'une des dernières fois que cela s'était produit fut en 2008, année de sortie de l’œuvre dont nous allons parler aujourd'hui : Hellboy II Les Légions d'Or Maudites.
Sans avoir vu le premier opus, ma grand mère et moi nous étions rendu dans la salle obscure pour aller voir ce film. Cela tombait bien, il n'était pas réellement nécessaire d'être à jour pour comprendre les enjeux et apprendre à connaître les personnages. Après une bref introduction rappelant rapidement d'où vient Hellboy et un petit flashback inédit lors de son l'adolescence, je découvrais avec joie une œuvre qui aura marqué ma découverte du cinéma. J'avais à l'époque passé un super moment avec ma mamie, qui avait elle aussi bien apprécié le film. Comme quoi, son ouverture d'esprit était si grande, que la découverte d'un Hellboy, bien éloigné de ce qu'elle appréciait en temps normal, fut un agréable moment pour elle. Alala, mamie tu étais vraiment la meilleure...

Et nous voilà en 2020, presque 12 ans sont passés depuis, et il faut croire que le temps était venu pour que je le revoit enfin. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais la vie avait fait que je n'ai jamais effectué un second visionnage d'un film que j'avais pourtant grandement aimé. Et sincèrement, cette redécouverte fut un vrai plaisir. J'avais étonnement (ou non) une grande partie du long métrage encore en tête, mais le revoir avec la maturation que j'ai pu avoir dans ma vision du cinéma est une expérience qui m'aura rappelé qu'a l'époque je n'aimais pas non plus tout et n'importe quoi !

Dans Hellboy premier du nom, Guillermo Del Toro avait du suivre un minimum les comics en intégrant Raspoutine et des démons (tentaculaires) en grande partie dans le final que j'avais peu apprécié contrairement à tout le reste du film. Même si on restait assez loin des comics au niveau de l'ambiance, Del Toro avait un minimum d'élément à intégrer dans le cahier des charges d'une adaptation.
Alors que dans Hellboy II, j'ai clairement senti que l'artiste qu'a pu être ce chère Guillermo dans la création des monstres glauque du Labyrinthe de Pan était cette fois-ci en roue libre. Le mec se fait plaisir, et il s'agit clairement d'une des raisons me faisant tant préférer ce deuxième volet.

Prenons par exemple Johann Kraus, le nouveau personnage venant faire office de supérieur de la brigade du surnaturel. Je suis allé voir son design dans les comics (que je n'ai pas lu), et le gars à un design assez simpliste de poupée gonflable. Et dans le film qui nous concerne, Guillermo nous a fait un personnage Steampunk possédant un casque transparent tout plein d'animation d'engrenages et de fumée. Clairement, le travail sur son visuel n'a pas été fait à moitié, et chaque détail a été pris en compte. Voilà l'un des éléments qui me fait autant passé un bon moment avec Hellboy II.
Il suffit de voir l'ange de la mort vers la fin de l'intrigue, où encore les petites créatures psychopathes et toutes les scènes horrifiques qui vont avec pour voir à quel point Del Toro est dans son meilleur élément.

Car ici, l'ambiance est si glauque qu'elle m'aura parfois rappelé le Labyrinthe de Pan. Puisqu'il aura pu se faire la main sur ce film entre les deux volets d'Hellboy, on sent clairement que cette fois-ci Del Toro a mûri, et trouvé son style. Le mec a quand même eu plusieurs oscars entre temps, donc bon, maintenant il a pris du grade.
Et je vais vous le dire très simplement, Hellboy II est à mes yeux l'expression d'un artiste ultra talentueux. Le travail de la prothèse est une qualité indéniable de Del Toro qui arrive toujours a donné une aura à ses personnages fantastiques. Il n'y a qu'a voir tout le soin apportés au passage dans le marché des trolls et à ce cher M.Wink, qui forme un formidable duo avec le prince, pour voir l'étendu du talent du monsieur. Ce passage au marché me rappel d'ailleurs par bien des aspects tout le travail de prothèse effectué dans les Cantina de Star Wars. Ce qui est une grande qualité.

Et puis, ce que j'adore également dans cette œuvre, c'est le traitement du duo Hellboy – Abe Sapien. Leurs design m'aura tellement vendu du rêve lorsque j’étais au cinéma que mes retrouvailles avec eux furent sacrément plaisant. Je dois dire que me concernant, j'aime beaucoup le fait que cette fois-ci l'intrigue va chercher à les rendre plus humains. L'un va tomber amoureux, l'autre va devoir faire face à la célébrité, et tout ce qui entoure ces pan de scénario me plaît, notamment car cela est fait de manière pertinente.

Enfin, parlons des jumeaux Nuada et Nuala. Je les ai personnellement beaucoup apprécié, même s'il faut avouer que le prince Nuada fait un peu tchip lorsqu'il fait ses pirouettes dans tout les sens pour nous montrer à quel point il est fort. Mais il lui arrivera d'avoir des dialogues assez travaillé, notamment face à son père et l'assemblé qui va avec (d'ailleurs j'adore le design des gardes du roi). Concernant la princesse Nuala, elle permet d'apporter tout un fil scénaristique avec Abe qui a vraiment une place toute particulière dans la narration. Elle approfondi l'homme poisson, qui est un personnage dont l’absence durant toute la deuxième moitié du premier film était regrettable. De plus, différents élément en découle puisque par exemple la relation Sapien-Hellboy est encore plus réussi.

En conclusion, Hellboy II Les Légions d'Or Maudites est un petit bijou cinématographique. Il incarne la vision d'un artiste talentueux, qui a mis un soin tout particulier dans son travail. Et quand un Guillermo Del Toro se fait plaisir, sa donne une œuvre qui m'a personnellement beaucoup marqué à l'époque et que j'aime avec un grand A aujourd'hui.