Quatrième épisode pour la saga Hellraiser. Dans ce nouveau film, il sera cette fois question d’explorer les origines du cube puzzle. Qui l’a créé ? Pour quelles raisons ? Comment sont nés les cénobites et leur monde ? Cette fois-ci, notre film nous fera voyage d’époques en époques. Du XXIIème siècle au XVIII en passant par le XXème, nous sera conté les origines du cube ainsi que son créateur, Philippe Lemarchant qui verra toute sa lignée maudite à jamais. Hellraiser 4 Bloodline changera de ton mais ne perdra pas pour autant les éléments qui ont fait son succès. Au programme : érotisme, monstres tout droit sortis de vos pires cauchemars, suspense, angoisse et tiens, même de la science fiction. Après le boogeyman Jason Voorhees, c’est au tour de Pinhead de faire un voyage dans l’espace. Nanar en vue ?


C’est l’histoire d’une boite diabolique…


Notre saga commençait déjà à s’essouffler dès l’épisode précédent et elle s’enfoncera encore plus dans les méandres de la médiocrité voir de la crétinité. Depuis le deuxième Hellraiser, le coté claustrophobique insoutenable et cauchemardesque avait laissé place à un film d’horreur classique combinant à la fois scènes répugnantes et érotisme. Changement d’ambiance de nouveau en nous offrant un film qui nous fera voyager dans certaines époques afin d’en apprendre plus sur la création du cube puzzle renfermant le monde des cénobites, créatures démoniaques sadomasochistes commandées par leur maitre Pinhead. Seulement avant qu’Elliott Spencer ne devienne cette créature, il y en avait une autre, la première maitre des enfers.


Le début de notre film commence en 2127. Très vite on sent le plagiat du coté de l’esthétisme des décors et des costumes repompés sur un classique du cinéma de science fiction et horreur : Alien. Oui c’est beau, ça change des autres films mais un peu d’originalité ne ferait pas de mal. De plus cette ambiance sera très vite oubliée pour retourner dans un schéma classique. Nous est présenté le personnage de Paul Merchant, un scientifique qui a construit une station spatiale où il compte bien y enfermer tous les cénobites. Alors qu’en utilisant à distance un robot pour résoudre le puzzle du cube et y faire sortir les cénobites, Paul est arrêté par des militaires. Avant d’être emmené en prison, Paul est interrogé par une des militaires. Le jeune homme lui racontera alors les raisons de sa mission mais surtout l’histoire de sa lignée maudite depuis la création d’une mystérieuse boite puzzle.


C’est à partir de cette séquence que le film gagnera en intérêt en nous racontant les origines de cette boite ainsi que de la création des premiers cénobites. Problème, cette épopée qui se déroulera sur plusieurs époques se transformera très vite en film de série B sans réelle saveur, aussi répugnant que ces prédécesseur et franchement grotesque.


Même si certains éléments impressionnants et choquants qui avaient faits le succès de nos autres films seront présents « l’ambiance cauchemardesque et claustro, les cénobites, le coté démoniaque », même si le jeu d’acteurs sera cette fois de meilleure qualité, on nous pourra s’empêcher de rire face à certains dialogues, personnages et scènes de mauvais gout. Pinhead rejoindra le club de ses pauvres boogeyman qui autrefois étaient terrifiants et sont par la suite devenus ridicules. Le début de la fin ? Malheureusement oui, et ce n’est qu’un début.


Pinhead, ce boogeyman incompris qui ne connaissait que la souffrance


Qu’ont-ils fait de notre pauvre Pinhead ? C’est à se demander jusqu’où iront les scénaristes dans le développement de notre personnage qui au départ était terrifiant. Dans l’épisode 2, le personnage perdait déjà de sa superbe lorsqu’il avait reprit sa forme humaine. Dans l’épisode 3, le maitre des cénobites avait reprit sa forme démoniaque pour finalement se retrouver ridiculisé en étant enfermé dans un pilier en pierre.


Dans ce nouvel épisode, voila qu’on donne à notre personnage un animal de compagnie : un chien cénobite aux dents qui claquent. On ne boude pas le plaisir de voir que niveau créativité des cénobites, on retrouve ce qui avait fait le succès de nos films. Contrairement à l’épisode précédent, c’est bien moins kitsch « mise à part le cerveau épluché comme une banane de la cénobite Angélique ». Les maquillages tout comme les effets spéciaux sont assez remarquables, la musique angoissante, mystique et satanique est de retour « plus de rock métal ! ».


Le problème : qui a eu cette idée stupide de donner à Pinhead un chien de garde ? Il est vrai que ça fait des siècles que notre pauvre homme à la tête cloutée est seul. Tout homme solitaire a besoin d’une femme ou d’un compagnon fidèle. Les scénaristes ne s’arrêteront pas là en continuant de ridiculiser un peu plus notre personnage qui ne sera malheureusement plus que l’ombre de lui-même. C’est du coté de ses dialogues qu’on ne pourra pas s’empêcher de rire.


Le voila devenu kidnappeur d’enfant, blasé par le comportement puéril des humains, frustré de toujours devoir se faufiler dans leur monde comme un rat se glissant dans les fentes d’un parquet, rancunier, arrogant, capricieux, philosophique, l’âme d’un poète, et il faut le reconnaitre, un coté cynique un brin déprimant. Pinhead gothique torturé ? J’en ai bien peur. Décidément tous les boogeyman ont eu une enfance difficile qu’ils compensent maintenant par le meurtre ou ici, le plaisir de la chaire. Comment voulez-vous avoir peur de cet homme avec tous ces éléments faisant sa personnalité?


« Je n’ai jamais sût ce que voulais dire espérer ».


Au final, le seul intérêt de notre film résidera du coté de deux éléments : l’histoire des origines de la boite et ses quelques séquences horrifiques aussi cauchemardesques et répugnantes que le tout premier Hellraiser. Pour le reste, c’est de mauvais gout, ridicule, pas crédible et incohérent. Le coté impressionnant de certaines scènes ne sera pas suffisant pour captiver le spectateur qui s’attendait à mieux. Doit-on s’inquiéter sur le sort du prochain volet ?

Jay77
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le 23 mai 2016

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