On pourrait s’étonner que le personnage surnommé Pinhead soit une figure emblématique du cinéma d’horreur, alors même que l’œuvre dont il est issu est si peu connue. En réalité, le look des Cénobites est la seule chose qui sauve ‘Hellraiser’ du fiasco.
L’œuvre de Clive Barker aurait pu être une véritable expérience cinématographique, rassemblant luxure extrême, sadomasochisme, perversion psychologique et images gores. Force est de constater que le récit ne fait qu’effleurer la surface de l’horreur annoncée. Certes, ‘Hellraiser’ met en scène une femme qui trompe son mari avec son beau-frère, et qui ira même jusqu’à séduire d’autres hommes avant de les tuer de sang-froid. Mais devant l’infinité d’horreurs que l’être humain est capable d’imaginer, on reste sensiblement sur notre faim. Non seulement, ‘Hellraiser’ n’illustre qu’à moitié les supplices infligés aux victimes des Cénobites, mais le récit n’est pas si dérangeant que ça. Kirsty aurait pu jouer un rôle clé à ce sujet (avec le désir malsain de Frank à son égard), mais le film esquive le véritable malaise, tout comme pour la métamorphose incomplète de Julia en succube.
De toute manière, le postulat de départ du récit peine à convaincre. Comment Frank peut-il se reconstituer dans le monde des vivants ? Pourquoi devrait-il échapper aux Cénobites, alors qu’il est censé être mort ? Quoi qu’il en soit, toutes les manifestations surnaturelles sont bancales, les acteurs sont moyens, et le final censé être apocalyptique est loin d’être palpitant.
Finalement, les seules réussites de ‘Hellraiser’ tiennent aux looks glauques à souhait des Cénobites, et à la première séquence de reconstitution de Frank. En fait, il s’agit du seul passage du film pour lequel les effets spéciaux sont assez réussis, le reste des images gores accusant un sérieux coup de vieux.
Un film d’horreurs censé être subversif, mais surtout raté.