Genre phare du film à grand budget des années 50/60’s avec des oeuvres intemporelles telles que Spartacus (1960) et Ben-Hur (1959), le peplum fait son grand retour dans les salles obscurs. Un come-back initié par le chef d’oeuvre “Gladiator” de Ridley Scott (2000) et se permettant un détour par le fantastique avec le non moins célèbre “300” de Zack Snyder (2006). Deux films marquants, deux estocades mortelles. Hollywood flairant les $$$, à défaut du sang, se lança dans une course effrénée aux jupettes romaines et fit du combo Torses huilés / Glaives émoussés / Toges ensanglantées un mantra mercantile.
Et l’année 2014 en est l’accomplissement. Cette vague de sable, de sang et de cuir déposa sur nos berges un flot de sentiments contradictoires. L’espoir ”Noé” (voir notre critique). Le regret “300 Rise of An Empire” (voir notre critique). L’indifférence “Pompéi”. La désillusion “La Légende d’Hercule” … Dans ce tumulte cinématographique, un nouveau titre aborde nos côtes. Un second film s’inspirant de la vie d’Hercule en moins de six mois. Un demi-dieu qui n’en demandait pas tant.
“La Légende d’Hercule” introduisait les premiers pas du fils de Zeus dans le monde abrupte des hommes et son passage de simple mortel à demi-dieu. Hercule du réalisateur Brett Ratner (“My Movie Project”) conte les pérégrinations de notre héros, joué par Dwayne Jonhson, devenu légende. Ses 12 travaux accomplis et ayant du fuir Athènes pour des raisons probablement spoilées dans la bande-annonce, Hercule, devenu un mercenaire et dont la légende grandit au son de ses exploits narrés, ère avec ses compagnons de fortune sur le sol de la Grèce antique à la recherche du contrat / de l’or qui leur permettra de quitter le pays. La chance souriant aux audacieux, nos guerriers acceptent d’aider le souverain du royaume de Thrace à mettre un terme à la guerre civile faisant rage dans sa contrée. Une menace rôde sur la terre des demi-dieux et Hercule est le bouclier des innocents. Un scénario flirtant avec le comics édité en 2008 par Radical Comics.
Le scénario n’a rien de renversant et soyons francs, à aucun moment, l’espoir d’un script riche et consistent ne nous avait traversés l’esprit. Un personnage emblématique, un méchant de taille, des batailles épiques, de l’action entremêlée d’humour et de punchlines … voilà ce que nous attendions d’Hercule. Rien de plus. Et pourtant … le dantesque n’a que trop peu sa place en ces lieux et se permet même un twist tiré par les cheveux aux ⅔ du film. Tiré par les cheveux … sachant que The Rock est affublé d’une tignasse hirsute … la boucle est bouclée !
Cependant, le film aborde la thématique de la “légende” et la manière dont celle-ci se développe avec humour et une once de cynisme. Hercule est un humain ayant compris que sa légende est une arme tétanisant ses ennemis. A tel point que ses combats s’orchestrent autour de ses compagnons dissimulés lui permettant d’éliminer 40 adversaires sans sourciller. Un acte quasi impossible pour un The Rock dont le sourcil froncé est la marque de fabrique pour une approche originale du personnage. Un tableau de la face cachée de la légende ou comment transformer un simple fait d’armes en exploit mythologique. Malheureusement, le final vient annihiler toutes ses bonnes intentions. Hercule est un être singulier certes, à, la force décuplée mais présenté comme un Homme dépassé par sa renommée. Le fait que Captain Sourcil !!! SPOILER !!! soulève 20 tonnes de marbre blanc !!! FIN du SPOILER !!! détruit cette louable tentative d’humaniser ce héros de la mythologie.
Et ce ne sont pas les dialogues qui sauveront la mère patrie antique du fiasco. Tous les protagonistes à l’exception d’Hercule sont bien trop sérieux, une lance profondément enfoncée dans le … script. Tout y est grandiloquent. Chaque phrase se veut impactante.
des dialogues entre élèves de CM2 se chamaillant dans une cour de récréation. Des punchlines aussi molles que les glaives en plastique arborés par les acolytes du Rock.
L’essence d’un peplum réside dans le glaive et le bouclier, le sable et le sang. Combats en duel, charges héroïques, batailles rangées, mur de bouclier … et Hercule vous en gave encore et encore. Dans l’ensemble, les affrontements sont dynamiques et se permettent une pointe d’humour afin de dédramatiser la situation. La caméra passe d’un coup de masse, à un lancer de couteau pour finir par une magistrale mandale renvoyant ce pauvre fou dans les rangs à grand coup de de fil de traction … car dans Hercule, à de nombreuses reprises, les effets mécaniques sont grossiers, à peine camoufler. Les ennemis s’envolent dans une direction ne correspondant pas à l’impact reçu, les rochers “en mousse” rebondissent façon ça Cartoon … et que dire des effets spéciaux en images de synthèse alternant l’obsolète et le correct. Mention spéciale eux 2 serpents du début de film d’une “beauté” 3D à toute épreuve ...
Hercule est une vraie déception. Malgré le talent sus orbitaire de Dwayne Johsson et le parti pris “réaliste” du légendaire demi-dieu, une trame sans intérêt et des dialogues insipides auront eu raison de mon enthousiasme.