Heureux comme Lazzaro (Lazzaro felice) est un film dramatique italien écrit et réalisé par Alice Rohrwacher, sorti en 2018. Le film est en sélection officielle au festival de Cannes 20181 et reçoit le prix du scénario.


Présentation


On a peine à croire que ce film est inspiré d’un fait divers réel qui a défrayé la chronique en Italie dans les années 80 : une riche propriétaire terrienne sans scrupule exploitait les paysans de son domaine, illettrés et coupés du monde, comme elle l’aurait fait au Moyen-âge.


Le film est censé se dérouler de nos jours dans un hameau isolé, du nom d’Inviolata, où les paysans sont restés à l’écart du monde et travaillent comme des serfs pour la marquise Alfonsina de Luna. Lazzaro (Adriano Tardiolo), un jeune paysan naïf et bon est, en quelque sorte, le souffre-douleur des paysans. Un jour, alors que la marquise et son fils Tancredi ont décidé de passer quelques jours dans le château qui domine le domaine, Lazzaro rencontre Tancredi. Par désœuvrement, celui-ci invente son enlèvement et demande son aide à Lazzaro : ils deviennent ainsi amis. Cette relation sincère et joyeuse est une révélation pour Lazzaro ; elle lui fera traverser le temps et le mènera à la ville, à la recherche de Tancredi.


Mon opinion sur ce film


J’avais détesté Les merveilles, l’un des précédents films de la réalisatrice et, reconnaissant son nom, j’avais hésité à aller le voir. J’aurais raté quelque chose.


Il est difficile de classer un tel film qui est à mi-chemin de la fable antique et du néoréalisme italien de l’après-guerre (certaines images m’ont rappelé La strada de Fellini ou Le voleur de bicyclette de Vittorio de Sica).


Lazzaro est incarné par un extraordinaire acteur : Adriano Tardiolo que l’on croirait tout droit sorti d’une fresque de la Renaissance. On apprend que ce jeune acteur italien de 18 ans n'avait jamais tourné avant ce film et qu'il ne se destinait pas au cinéma. Dans ce rôle difficile, où son amateurisme est un atout, il rayonne littéralement comme aurait pu le faire un saint tel François d’Assise, auquel, d’ailleurs, le film fait plusieurs fois référence, en particulier dans sa relation aux loups, fil rouge du film.


Ce film est une merveille, même si sa fin dramatique et un peu ambiguë, rompt le charme en nous ramenant brutalement à la grisaille d’une réalité que nous aurions voulu oublier.

Créée

le 23 nov. 2018

Critique lue 596 fois

Roland Comte

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