Pour la mémoire.

Le film ne raconte pas la vie de l'abbé Pierre, mais les circonstances qui l'ont emmené à créer la fondation Emmaüs. Comme on le verra, cette naissance a été créée dans la douleur, avec la mort d'un nourrisson durant l'hiver 1954, retrouvé mort de froid et qui va provoquer un profond bouleversement chez l'abbé.

Interprété par un magnifique Lambert Wilson, Hiver 54 se veut être un film pédagogique. Avec le recul, il est hallucinant de voir le rejet que cette fondation procure auprès des politiques de l'époque, n'y voyant qu'une campagne de communication pour l'abbé.
On y trouve aussi Claudia Cardinale, Robert Hirsch et un étonnant Bernie Bonvoisin, dont la voix nous laisse penser qu'il va chanter du Trust, mais non !

Après, c'est un peu comme La rafle : le sujet est nécessaire, mais si on l'attaque, on passerait pour quelqu'un sans cœur. Je vous rassure, ce film-ci est intéressant, car il y a au moins du cinéma, et la volonté d'éviter le pathos, et de nous montrer les faits. L'abbé Pierre n'est pas forcément présenté comme un héros, et peut paraître manipulateur sous son aspect charmant.
Hiver 54 avait été plus ou moins supervisé par la fondation Emmaüs, peut-être que l'on peut regretter un manque de risques, mais c'est un joli film, malheureusement nécessaire en ces temps, mais qui nous présente un personne remarquable et sa destinée.