Hommage Grindhouse : Eisener en plein dedans.
Après la purge « Nude nuns with big guns », on était en droit de présumer de la piètre qualité de ce « Hobo with a shotgun » du fait d'un titre similaire. Que nenni ! Fini la « sexploitation », on est ici dans un hommage aux westerns urbains aux relents post-apocalyptiques type « Exterminator II ». Et le jeune réalisateur canadien Jason Eisener est celui qui va le plus loin dans la surenchère crade et sanglante. « Hobo » mérite amplement sa mention -16 tant il est à la fois gore et immoral. Le pitch est simple : un clochard, blasé et misanthrope, débarque dans une ville miteuse et corrompue, sorte de Sodome et Gomorrhe, dirigée d'une main de fer par un patriarche et ses 2 insupportables rejetons particulièrement sadiques et despotiques. Précisons que ce clochard est incarné par Rutger Hauer (« Blade Runner », « Sin City »...) qui réussit l'exploit de sublimer un rôle aussi crasseux. Après avoir assisté impuissant aux agissements les plus affreux (meurtres, exploitation, viols, pédophilie, drogue, jeux sadiques...) et s'être fait lui même malmené avec la complaisance d'une police corrompue, ce dernier va trouver un fusil à pompe (ben oui le titre c'est « Hobo with a shotgun ») et c'est parti pour presque 1h de vendetta purgative accompagnée de son lot de têtes éclatés et d'hectolitres d'hémoglobine. On est ici totalement dans l'hommage Grindhouse avec une violence sans limites, un scénario léger assumé, des acteurs de seconde zone qui s'amusent et des invraisemblances énormes volontaires. Le tout est présenté dans un traitement graphique stylé, très colorisé, où le budget relativement serré est utilisé de manière efficace. « Hobo » est donc un hommage déjanté, efficace, brillant et surprenant qui sort du panier, doublé d'un galop d'essai intéressant pour un jeune réalisateur que l'on ne manquera pas de suivre dans l'avenir. On tient peut-être le major de cette promotion hommage Grindhouse (avec Tarantino).