Le succès critique unanime et dithyrambique d’Holy Motors en a fait un incontournable de 2012 que notre rédaction ne pouvait se passer de voir avant de rendre son verdict sur ce que fut cette année de cinéma.
Le film aura-t-il été à la hauteur de l’enthousiasme général qu’il a suscité ? Ne tergiversons pas, la réponse est clairement non.
Le film commence pourtant bien, le principe est extrêmement séduisant. Un homme, Denis Lavant, va vivre 9 instantanés de vie, 9 histoires totalement différentes, certaines surréalistes, certaines naturalistes. La raison, le but de ce voyage à travers les genres nous sont inconnus, l’on devine juste qu’il s’agit de son métier et qu’il vit cela de façon routinière, sans entrain. Les premières histoires nous mettent donc l’eau à la bouche. Dans quelle vie notre personnage va-t-il plonger ensuite ? Quasiment tout peut arriver, si ce n’est que le réalisateur a tout de même, procédé bien trouvé pour ce type de film barré, choisi de respecter au moins deux des trois unités du théâtre classique. Unité de lieu : Notre personnage reste à Paris et sa banlieue. Unité de temps : l’action se déroule en 24h. En revanche, la troisième unité, unité d’action est complètement explosée. Qu’est-ce que ce film complètement fou va nous réserver ?
Las, si le film atteint son paroxysme avec la mutation de Denis Lavant en monsieur Merde dans le quatrième tableau, il s’épuise par la suite et l’enchainement des scènes nous parait vain. L’exercice de style sonne creux. Qu’a voulu raconter Leos Carax ? Au-delà d’une allégorie évidente et peu subtile du cinéma et particulièrement du métier d’acteur, il est difficile de saisir le sens de cette œuvre. Et si, tout bêtement, Holy Motors, malgré la maîtrise cinématographique qu’il déploie (et étale un peu trop), n’était qu’un film creux, sans sens ? Dommage.