Horns par Maître-Kangourou
D’aucuns lui prévoyait une carrière difficile, force est de constater qu’Harry Potter s’en est bien allé pour de bon au profit d’un Daniel Radcliffe en totale reconversion. Comme ici avec Horns, adaptation du livre éponyme de Joe Hill, croisement intelligent du thriller, du fantastique et de l'épouvante, dont son réalisateur Alexandre Aja en a fait son apanage avec des films comme Mirrors ou encore La Colline a des yeux.
Notre homme s'est fait plaisir en surfant sur le péché et la perversion qu’offrent l’intrigue, centrée sur la dichotomie du bien et du mal, et taclant au passage les médias et la religion, le tout en jonglant avec astuce entre humour noir et polar à l’anglaise dans la veine de Shaun of the Dead ou Hot Fuzz. Quant à Daniel Radcliffe, il devient le démon idéal et transpire le vice de tout son jeu.
Sur le plan technique, la réalisation est ultra-soignée et la mise en scène idéale : Des tons vifs pétillent sur une composition aux couleurs tristes, le second degré bouscule la gravité en suspens, et une playlist pop-rock bien méchante ajoute une bonne dose de classe à l’ensemble.
Vous l’aurez compris : Horns est un film transgenre au ton décalé qui n’a pas fini de vous surprendre. Aussi WTF soit-il, il se regardera jusqu'au bout pour son dénouement et sa symbolique. Enfin, il permettra à Daniel Radcliffe d'opérer une bonne fois pour toute sa transition entre les teenage-movie et les films de BONHOMME WESH.