Horns - Si Harry Potter avait des cornes...

Alexandre Aja est un des rares réalisateurs français à avoir réussi à traverser l'Atlantique et à y être resté. Remarqué après son remarquable Haute Tension, où Cécile de France et Maïwenn sont aux prises d'un céréales killer, il remake la colline a des yeux de manière plutôt fidèle et continue sur sa lancée entre un Mirrors horrifique et un Piranha 3-D (encore un remake) qui lorgne plutôt vers le comique gore. Et honnêtement, même si aucun n'égale Haute Tension, sa filmographie reste tout à fait acceptable dans le genre.
Pour son dernier film, il nous livre Horns : l'histoire tragique d'un jeune adulte accusé d'avoir assassiné l'amour de sa vie et qui va se lancer à la recherche du vrai meurtrier. Il aura un petit coup de pouce puisqu'une paire de cornes va lui pousser sur la tête, ayant comme particularité d'obliger toute personne face à lui à lui confier ses plus sombres secrets.

Nous sommes donc ici dans un film qui oscille entre plusieurs genres : la trame est clairement dramatique mais un nappage de fantastique et de gore vient pimenter le tout. Je m'attendais à un film un peu du genre Beastly (Sortilège en français) où Alex Pettyfer nous livre une prestation plutôt médiocre accompagné de la sublissime Vanessa Hudgens dans un remake de la Belle et la Bête version ado-prépubère. Nous en sommes heureusement très loin. Le réalisateur et sa touche de gore y est déjà pour beaucoup... Force est de le reconnaître ! Et même si l'histoire n'a rien de vraiment exceptionnelle en terme de rebondissement (des éléments se voient arriver des kilomètres à la ronde), le casting y est aussi pour beaucoup.

Si je n'avais pas été très convaincu par la performance de Daniel Radcliffe dans "La Dame en Noir", il retrouve ici un personnage plus proche de ce qu'il avait l'habitude d'interpréter : une victime du destin, paumé, qui ne sait pas comment agir au départ et qui va finir par partir en guerre (dans une vendetta plus exactement). Il s'en sort beaucoup mieux avec ce personnage torturé et livre une prestation plus honorable.
Autre personnage principal, bien que présente surtout au travers des nombreux fashbacks car décédée dès le début : Juno Temple. Magnifique rousse au teint d'albâtre, elle déconnote complètement de l'univers sombre du long métrage. Elle était la lumière du personnage principal et par extension, le réalisateur en fait la lumière du spectateur dans un univers de ténèbres. Elle est visuellement l'opposée de tout le long métrage et est comparable à un ange au vu de la nature démoniaque que prends le personnage de Daniel Radcliffe suite à son meurtre. Alexandre Aja la sublime à chacun des plans où elle est présente, aussi bien pour notre plaisir que pour servir son scénario (j'entends par là qu'il n'y a pas de plans gratuits uniquement là pour contenter le spectateur).
Les seconds couteaux ne sont pas en reste : de Heather Graham à David Morse, nous retrouvons plusieurs visages connus et d'autres qui le sont moins mais qui interprêtent très bien leurs personnages et sont plongés dans leurs rôles.

C'est un conte tout ce qu'il y a de plus poétique que nous livre le réal'. Ces fameuses cornes ne sont pas un subterfuge dans le scénario (comme l'est la fausse malédiction d'Alex Pettyfer dans Sortilège, où malgré 3 balafres, il conserve son charme naturel) et le desservent complètement. Tout comme les pans fantastiques et horrifiques de l'histoire. On en ressort en éprouvant une légère mélancolie et la sensation d'avoir vu un film qui méritera une seconde vision. On se laisse facilement entrainer dans toute cette atmosphère et, pour ce type de films facilement catalogués "Twilight-like", je trouve que c'est déjà 50% du contrat de gagné. Les 50% restant sont gagnés par le fait qu'on est très loin de l'univers d'un "twilight-like" ! Je conseille donc ce film qui, sans être un chef d'oeuvre, est très beau.

A noter : fait amusant, il s'agit du 2nd film où l'on retrouve un des héros de Harry Potter et la musique Heroes de David Bowie (après The Perks of being a wallflower avec Ema Watson).

Créée

le 15 déc. 2014

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