On ne présente plus le duo Olivier Nakache et Éric Toledano, aussi capable de succès au box-office que jadis les boy's band de tubes planétaires. Le tout grâce à une recette connue, déjà servie dans le passé, résultant d'un mélange d'humour léger et sans méchanceté et de bons sentiments aussi touchants que larmoyants. Rajoutez-y des acteurs populaires, des idées simples, un langage restreint et des valeurs que tout le monde partage. Laissez que le tout s'amalgame, même quand ça semble invraisemblable (quoi, des Juifs et des Musulmans ensemble? Ni l'ONU, ni le Pape, ni même José Bové n'y étaient arrivés ! Mais eux, ils l'ont fait! Que c'est beau!). Puis avant de servir, faites attendre le public en le faisant frissonner un peu, et enfin n'oubliez pas de démontrer que la rédemption des faibles est possible, histoire que le public qui s'identifie forcément croie qu'il y a toujours moyen de s'en sortir.


Les intentions sont bonnes, certes. Écouter les jeunes de banlieue, les comprendre, les éduquer, leur ouvrir des portes, leur donner une chance, les intégrer dans le monde du travail, leur procurer un sentiment de satisfaction et de reconnaissance. Palier aux manques de l’État en ce qui concerne le traitement des enfants autistes, les structures existantes n'étant pas assez adaptées pour les prendre en charge. Et surtout fédérer.


Mais le tout demeure assez simplet, où tout le monde il est gentil (pas comme dans la vraie vie), forcément stéréotypé, parfois trop réducteur pour prétendre embrasser des questions complexes. A l'image de cette absurde caméra rendue floue pour que le public comprenne qu'on regarde le monde à travers les yeux d'un autiste.


Un divertissement pétri de bonnes intentions, mais sans prétention.

Marlon_B
6
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le 17 avr. 2020

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Marlon_B

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