Humanisme sans angélisme
Le mot lui-même, autisme, n'est presque jamais prononcé dans Hors normes, non pour nier cette "différence" mais plutôt pour éviter de coller une étiquette tellement réductrice et bien pratique...
le 23 oct. 2019
57 j'aime
2
Pas un film sur l’autisme : les scènes avec Joseph ont plus trait au running-gag (va-t-il tirer la sonnette d’alarme ?) qu’à Joseph lui-même. On ne le suit pas du tout dans l’atelier (apparemment il fait un travail impeccable, on aimerait voir ça ! Le voir heureux, appliqué parmi les machines à laver qui le passionnent). Sa mère dit qu’il est triste d’avoir été viré, mais on ne voit jamais les émotions par son œil à lui. Quant à Valentin ou aux autres, on les voit encore moins. Ce film ne crée pas de pont entre les autistes et les spectateurs, on ne les comprend pas plus.
Hors normes est plutôt un film sur les associations et ses gentils volontaires. Sur Vincent Cassel qui y dédie sa vie et est très occupé (si vous ne l’avez pas compris, on vous sert deux fois la même scène du rencart raté parce que V. Cassel doit gérer une urgence). Sur Dylan, ce jeune homme pas sérieux et pas impliqué qui va finir par nouer une relation spéciale avec l’autiste le plus difficile.
Sur Reda, qui arrive à motiver plein de jeunes grâce à un jeu-concours sur les acronymes administratifs (wtf ?).
Et surtout, leur lutte contre les méchants énarques, avec leur costard et tailleur complètement décalés. Toutes leurs interrogations sont légitimes mais balayées d’un revers de main (regardez comme tout le monde est heureux ici !). Peut-être le film aurait-il eu plus d’intérêt de leur point de vue à eux, avec la tension entre les règles qu’on doit faire respecter et la réalité du terrain. Au moins y aurait-il eu une évolution et une réflexion. Mais comme le film est vide, il faut le remplir, avec des courses-poursuites, un gamin qu’on perd (on a peur, vont-ils le retrouver ?), des amis qui essaient absolument de caser Cassel et des téléphones qui sonnent.
Créée
le 18 juil. 2020
Critique lue 164 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Hors Normes
Le mot lui-même, autisme, n'est presque jamais prononcé dans Hors normes, non pour nier cette "différence" mais plutôt pour éviter de coller une étiquette tellement réductrice et bien pratique...
le 23 oct. 2019
57 j'aime
2
S'il y a un fil conducteur qui traverse toute la filmographie, désormais conséquente, du "couple" Nakache / Toledano, c'est indiscutablement le thème du "lien social", et de son importance capitale,...
Par
le 28 oct. 2019
51 j'aime
12
Je me souviens d’il y a dix ans. Je me souviens d’ « Intouchables »… On y parlait de fracture sociale. On y parlait de parias, que ce soit par le handicap, les origines sociales ou l’orientation...
le 18 nov. 2019
26 j'aime
12
Du même critique
Georges Orwell nous prévient au début : il faudra lire entre les lignes. Histoire de nous dire que les thèmes abordés de la vérité, du journalisme complaisant, du lanceur d’alerte sont encore vivaces...
Par
le 14 juil. 2020
5 j'aime
Un film sur le souvenir, l’imagination, la véracité d’un récit. Été 85, c’est une histoire d’amour que se remémore Alex. On ne sait jamais quand il invente, quand les faits sont réels. Il idéalise...
Par
le 18 juil. 2020
4 j'aime
Le Ruban blanc décrit la mécanique glaçante du mal et de la reproduction du mal, à travers l’immersion dans un village allemand à la veille de la Première guerre mondiale. Sous des dehors de...
Par
le 4 juil. 2020
3 j'aime