Pas un film sur l’autisme : les scènes avec Joseph ont plus trait au running-gag (va-t-il tirer la sonnette d’alarme ?) qu’à Joseph lui-même. On ne le suit pas du tout dans l’atelier (apparemment il fait un travail impeccable, on aimerait voir ça ! Le voir heureux, appliqué parmi les machines à laver qui le passionnent). Sa mère dit qu’il est triste d’avoir été viré, mais on ne voit jamais les émotions par son œil à lui. Quant à Valentin ou aux autres, on les voit encore moins. Ce film ne crée pas de pont entre les autistes et les spectateurs, on ne les comprend pas plus.
Hors normes est plutôt un film sur les associations et ses gentils volontaires. Sur Vincent Cassel qui y dédie sa vie et est très occupé (si vous ne l’avez pas compris, on vous sert deux fois la même scène du rencart raté parce que V. Cassel doit gérer une urgence). Sur Dylan, ce jeune homme pas sérieux et pas impliqué qui va finir par nouer une relation spéciale avec l’autiste le plus difficile.
Sur Reda, qui arrive à motiver plein de jeunes grâce à un jeu-concours sur les acronymes administratifs (wtf ?).
Et surtout, leur lutte contre les méchants énarques, avec leur costard et tailleur complètement décalés. Toutes leurs interrogations sont légitimes mais balayées d’un revers de main (regardez comme tout le monde est heureux ici !). Peut-être le film aurait-il eu plus d’intérêt de leur point de vue à eux, avec la tension entre les règles qu’on doit faire respecter et la réalité du terrain. Au moins y aurait-il eu une évolution et une réflexion. Mais comme le film est vide, il faut le remplir, avec des courses-poursuites, un gamin qu’on perd (on a peur, vont-ils le retrouver ?), des amis qui essaient absolument de caser Cassel et des téléphones qui sonnent.

Nadzz
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le 18 juil. 2020

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