Quoi ma gueule (d'atmosphère)?
Le deuxième Carné que je vois après Le Quai des Brumes que j'ai beaucoup aimé et là je ne peux cacher ma déception devant Hôtel du Nord alors que celui-ci démarrait très bien.
Le film n'est pas exempt de qualités, loin de là. A commencer par l'esthétique tout à fait convaincante du film avec une magnifique photographie. La mise en scène est vraiment bien mais par contre elle aurait gagné en efficacité avec de meilleurs décors car ceux-ci sentent trop le studio et donnent l'impression "d'étouffer" un peu le film. Malgré tout on peut qu'admirer la talent de Carné pour ce qui est de filmer ses personnages et ses scènes, l'humain est au premier plan dans ce film. Et ces humains sont incarnés par de très bons interprètes à commencer par Louis Jouvet qui a vraiment fière allure.
Mais bien sûr celle qui marque le plus c'est Arletty avec sa gouaille mémorable même si son jeu peut paraître un peu contrefait. Les dialogues d'ailleurs sont savoureux, la mythique réplique de l'atmosphère n'est pas la seule à retenir, le film regorge de dialogues et scènes agréables dans ce genre. Le début d'ailleurs est excellent, Carné filme avec ironie ce couple de jeunes amoureux, heureux d'être ensemble mais qui veulent quand même mourir pour vivre ensemble en dehors des autres, cette ironie, cette moquerie font vraiment plaisir à voir. Par contre pour moi le film pêche dans son scenario qui tourne vraiment en rond arrivé à un moment. A la base il est plutôt fade d'ailleurs, il faut dire que les acteurs, les dialogues et le visuel arrivent à le sublimer mais à partir d'une heure de film j'ai vraiment commencé à regarder l'heure car on avance pas, ça se répète et ça manque cruellement de peps. Finalement je ne suis pas entièrement convaincu par cet Hôtel du Nord qui ne m'a pas interessé tant que ça de par la cruelle inconsistance de son scenario, dommage vu les nombreuses qualités qu'il arbore.