Cette fois-ci, Ang Lee se métamorphose en vert. Et encore une fois, le caméléon du cinéma réussit à relever le défi. Ce réalisateur a une faculté de compréhension et une facilité d'adaptation rarement vues dans le cinéma (il y a peut-être Kubrick et peu d'autres). Après ses films taïwanais (Wedding banquet et Eat drink man woman), son classique anglais (le merveilleux Sense et sensibility), son étude sociologique américaine (l'excellent The Ice storm), son western (Ride with the devil) et bien sûr le majestueux conte asiatique (Crouching tiger Hidden dragon) il n'y a rien de surprenant de le voir s'attaquer (littéralement) au mythe du fameux Hulk. Ici, il ne s'agit pas d'un film d'action ou de super héros traditionnel. Hulk ne sauve pas l'humanité, il se bat plutôt contre ses propres démons. En sachant ça, il est impossible d'être déçu du résultat. Lee a compris l'univers créé par l'autre Lee, Stan, et il a même ajouté sa touche personnelle en y mettant un symbolisme et de nombreuses références (Atlas, les grandes théories Freudiennes, etc). Et sachant aussi qu'il s'agit d'un premier volet d'une (peut-être) série, il est normal que l'introduction soit un peu plus longue sans jamais être ennuyante. Et que dire du traitement de l'image d'Ang Lee. Enfin un film de BD mit intelligement en image avec des enchaînements créatifs, des couleurs éclatantes sans devenir agaçantes, des personnages finement développés. Vers quoi se tournera-t-il maintenant pour continuer à nous surprendre ?
Bref, avec les bons réalisateurs que Marvel engagent pour décrire leur univers (en pensant aussi à Bryan Singer et les X-Men, Sam Raimi et les Spiderman, etc) il est enfin possible de se divertir intelligement.