La suite du faible (mais sympathique) Hunger Games décide de prolonger l'adaptation, visant un succès à la Harry Potter, Seigneur des Anneaux, et autre sagas à gros publics plus ou moins bien adaptés.

Ici, alors que les gens commencent à se rebeller contre le régime de plomb qui les oppresse catégorie "à côté Staline, c'est un gentil moustachu inoffensif et Hitler un ragondin des plages". Bref, le vieux barbu qui chapeaute l'empire n'est pas content et (et qui est très très méchant) organise un peu le menu maxi best-of des jeux de la faim. Notre petite se retrouve avec son potos et en avant les jeux du cirque.

Le premier truc qui pue, c'est la réalisation. C'est tellement facile et jean-foutre. Franchement, trop de plans, ça casse l'action. À force de vouloir dynamiser son film, il le fragmente en beaucoup trop de point vues. Les caméras sont nazes et tout le jeux du premier opus sur le voyeurisme télévisuel est abandonné, oubliant le monde en dehors du dôme. Certains plans sont tellement beauf', tellement cliché que la salle a ri lors du baiser.

Ensuite, il faut dire les amis que les effets spéciaux relèvent du foutage de gueule niveau 87 sur l'échelle de la laideur de ta mère ! Franchement, les scènes dans l'arène passent encore, mais dans le Capitole, ça sent le discount. Niveau actorat, à part Hoffman & Hutcherson, le reste c'est naze. Elle a vraiment eu un oscar Jennifer Lawrence ? Sérieux ? Saloperie d'Hollywood...

Maintenant, abordons ensemble le centre de ma critique: pourquoi c'est une TRÈS MAUVAISE ADAPTATION en dépits du fait que je n'ai point lu les livres. En effet, le film tombe dans ce que j'appelle le syndrome "Pirates des Caraïbes 2". L'exemple du deuxième opus de la sage Disney est pour moi symptomatique. C'est lorsque l'on réalise un film comme pont narratif entre un premier volet et un troisième colossal. Le but des producteurs est d'installer des tas de trames, une grosse attente de la part du public et surtout une suite vide. Ici, le film n'existe pas en tant qu'unité, mais seulement comme suite sans fin. Pas assez riches pour une histoire, trop d'informations pour le résumer en quelques minutes dans un film. C'est typiquement un épisode de série et non pas de cinéma. J'adore les séries parce que chaque épisode fonctionne comme la pièce d'une immense unité composée de saisons. L'exercice du cinéma est autre: le film doit pouvoir exister en tant que tel, comme étant sa propre unité et pas juste un épisode. Tomber dans cette pratique est selon moi causé par l'appât du gain de faire vite une suite et amasser une masse de blé. Et le pire, c'est que je pense que ce n'est pas une mauvaise idée de surfer sur un public fan, mais là où est le danger c'est l'adaptation. Si le livre n'apporte pas la trame itinérante à un film, c'est aux scénaristes d'adapter la matière littéraire pour le grand écran.

Voilà, ce film avait du potentiel, mais la vitesse de production et les feignasses de scénaristes/réalisateur à fait échouer l'entreprise. Donc, j’attends le troisième opus, mais sans impatience... Bisous
Augustin-Prophè
4

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le 29 nov. 2013

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