Pourquoi pas.
Je me souviens être sorti l'an dernier de la salle du précédent Hunger Games en riant. Je n'avais jamais lu un seul des livres de Suzanne Collins, donc je n'ai pu analyser que ce que j'avais en face des yeux lors de la séance, ce qui s'averra être une formule devenue inévitable de drame pour adolescents appliquée à un univers dystopien façon Battle Royale.
Le tout évitant de montrer de la violence dans des jeux pourtant censés être violents, en ayant recours aux procédés les plus risibles à cela comme la caméra Parkinsonienne ou des pièges telles que des guêpes distribuant du LSD.
C'était certes mieux que Twilight, puisque lui ne basait pas son histoire entièrement sur des principes d'interdits amoureux mais tout de même.
Entre temps, après avoir cessé d'en rigoler, et voyant la pauvreté du nombre de films sortant en salles ces derniers temps, je me suis décidé à voir sa suite, persuadé qu'au fond quoiqu'il arrive je rigolerai bien.
Mais plus important encore, je crois qu'aussi j'avais déjà accepté bon nombre de choses.
J'avais accepté que la franchise serait hantée par un Triangle Amoureux inutile.
J'avais accepté que Peeta est un poltron qui fait office de Demoiselle en Detresse en permanence.
J'avais accepté beaucoup de choses qui n'avaient pas grand sens.
Et c'est la que je découvre avec surprise, que les créateurs d'Hunger Games 2, ont eux accepté la critique.
La caméra à l'épaule hystérique disparait, la photographie bâclée aussi.
Étonnant, est ce de retrouver dans cette séquelle des plans d'une beauté léchée, autant que des scènes d'action immersives (celle de l'ilot horloge en tête).
Etonnant, aussi de voir le film se débarrasser de personnages mono-dimensionnels, au profil de seconds rôles plus intéressants comme celui de Jena Malone ou Sam Claffin.
Enfin, le récit, cette fois ci habilement dialogué par Simon Beaufroy, se met a parler de luttes des classes convenablement, tout autant qu'il parle de guerre médiatique, en apportant une judicieuse mise à jour des mises en garde de 1984.
Des scènes sortent du lot, comme celle ou Peeta découvre que les riches se font vomir pour pouvoir gouter tout les plats d'un buffet, quand son District meurt de faim.
Du coup, les enjeux sont différents: il ne s'agit pas de devenir le dernier survivant d'une entre-tuerie nationale, mais plutôt d'amener petit à petit les étincelles qui vont créer la révolution dont chacun à besoin.
Alors je dois reconnaitre que je suis satisfait.
Se rebeller contre le système, n'a jamais été un thème favori d'Hollywood, pour ne pas dire presque prohibé.
Il n'y a qu'a regarder le troisième Batman de Nolan, immense mise en garde de toute révolution, sans quoi on suit forcément un dictateur qui veut atomiser nos villes.
Les quelques qui y'échappent sont ceux qui s'adressent à un public adulte, comme Elysium ou Time Out.
Mais de toute évidence, devant une histoire qui enfin prend une forme intéressante, et s'écarte de beaucoup d'éléments ridicules qu'elle côtoyait dans son premier opus, étant ni plus ni moins qu'une espèce d'introduction embarassante; je ne ris plus d'Hunger Games, bien au contraire.
Si c'est cela le "Sa majesté des mouches" du 21ème siècle, alors c'est peut être pas plus mal.
Pourquoi pas.
HugoShapiro
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le 30 nov. 2013

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HugoShapiro

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