Identity...ou quand le slasher devient thriller

Avant de commencer, je dois vous avouer que je ne suis pas un grand adepte de ce que l'on appelle communément les "slasher movies", notamment pour leur connotation "teenage movie horrifique" (films dans lesquels un tueur psychopathe élimine méthodiquement les uns après les autres, un groupe de personnes). C'est donc sans grande conviction que je me suis lancé dans Identity, John Cusack étant la raison principale qui m'a poussé à visionner le film.
Tout d'abord, le scénario repose sur une base relativement classique pour un slasher : dix personnes bloquée dans un hôtel une nuit d'orage et qui vont être la cible d'un mystérieux meurtrier mais n'est en aucun cas simpliste, et cela grâce à des retournements de situations bien orchestrés et inattendus. Mais, si ce genre de films fonctionnait particulièrement bien (il faut rappeler que la mode des slashers remonte aux années 80; les nostalgiques se rappelleront probablement des Vendredi 13 et autres Freddy), c'était notamment grace à leur ambiance. Identity n'échappe pas à la règle; l'ambiance est soignée, travaillée, et est posée dès les premières secondes, avec une énigmatique séquence d'introduction ainsi que l'arrivée des différents protagonistes dans l'hôtel, qui sera le cadre du film. Vous l'aurez compris, ce huit-clos mise tout sur son atmosphère et l'interprétation solide des comédiens sert grandement ce climat de tension; mention spéciale à John Cusack, John Hawkes et Ray Liotta (qui n'échappe pas à son rôle classique de baroudeur). On regrettera tout de même que certains protagonistes soient survolés; la faute à un nombre trop conséquent de personnages pour 90 minutes de film ?
Côté technique, le montage est excellent, et la réalisation de James Mangold; connu aujourd'hui pour The Wolverine et Logan, est très correct; et ce, même en l'absence de magnifiques effets visuels ou de prouesses cinématographiques (le film étant un huit clos des déroulant la nuit). La musique, composée par Alan Silvestri (la trilogie "Retour vers le futur") ne reste quant à elle malheureusement pas inoubliable, mais le réalisateur fait, lors de certaines scènes, le choix de n'inclure aucun son, pour intensifier la surprise et la tension.
L'autre intérêt principal de cet Identity réside dans son équilibre parfait entre horreur et thriller, là où ses prédécesseurs restaient continuellement dans le premier genre. Les personnages, après les premiers crimes se lancent dans une recherche effrénée pour attraper le meurtrier. Mangold n'hésite pas à jongler entre scènes "horrifiques" et scènes d'investigations à la manière d'un polar.
Ainsi, même si ce film n'est pas parfait, la faute à une musique trop peu recherchée et à des personnages parfois survolés, celui-ci à le mérite de jouir d'une atmosphère prenante dès les premières minutes du film et d'un rythme effrénée ne laissant que très peu de repos au spectateur.
Identity est un thriller oppressant, sombre et inattendu, bénéficiant d'une mise en scène soignée et recherchée. Mangold s'essaye sur le cinéma de genre pour son cinquième long métrage et réussi son pari; la tâche n'étant pas simple, rappelons tout de même l'influence sur le scénario du roman "Dix petits nègres" signé Agatha Christie. Le réalisateur signe ici un thriller captivant et stupéfiant bien loin des slashers traditionnels mais tout aussi passionnant, si ce n'est plus.

jaxparomusic
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le 27 juin 2017

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