Le Roi est mort, vive le Roi !
Ça, la créature maléfique qui fait qu'aujourd'hui bon nombre de mioches ont peur des clowns ! Stephen King, ce taré inestimable qui nous a pondu des œuvres majestueuses (Carrie, La Caisse, Shining, Cujo, Christine, Charlie, Simetierre, Brume, Salem, ou encore la masterpiece Ça !), qui toutes ont terrifié au moins une fois un gamin voyant une adaptation au cinéma ou à la télévision. Il ne faut pas s'étonner après que les jeunes sont timbrés. King avec sa plume magique nous torture sur tout : les voitures, les maisons, les gens ordinaires, les clowns, le brouillard... Chaque élément de la vie quotidienne devient par sa faute un objet de peur ! Alors, c'est vous dire que l'adaptation de sa pièce maîtresse, Ça, n'a pas fait que des heureux.
Oui, en ce jour, c'est le petit enfant traumatisé par Ça qui vous écrit. Ce petit homme qui regardait en cachette des films d'horreur durant ses jeunes années. Cet être fragile qui ne pouvait pas aller au cirque parce qu'il avait eu le malheur de voir un jour à la télévision Ça. Pourtant, avec le recul, vingt ans plus tard, on se dit qu'en fait Ça n'est pas aussi effrayant qu'on le pensait, avec son maquillage outrancier et sa tête d'ampoule. Il n'empêche que le trauma reste présent.
Le film (téléfilm plutôt) en soi est tout à fait classique. Il retransmet bien l'univers glauque et frénétiquement malsain du romancier américain. Le traitement des différentes intrigues croisées est prévisible, avec un montage parallèle, qui met en liaison les souvenirs d'enfance des protagonistes avec leurs vies actuelles. Rien de bien transcendant. Le film reste toutefois bien rythmé, et malgré ses trois heures (découpées en deux parties à peu près égales), le temps passe comme une lettre à la Poste. On notera la pauvreté de moyens, qui se remarque dans les monstres en carton-pâte, les décors pittoresques et l'hémoglobine qui sort d'un lavabo...
Dommage que le jeu d'acteur sonne beaucoup trop série Z. Pour l'occasion, j'ai décidé de créer une palme spéciale intitulée "Prix de l'actrice qui devrait se demander pourquoi elle est actrice alors qu'ils recrutent à Monoprix". Les nommées sont : Annette O'Toole. Le vainqueur est... Annette O'Toole pour sa prestation dans Ça, il est revenu.
Dennis Christopher mérite lui aussi une récompense, pour son monologue incroyablement habité (lorsqu'il avoue n'avoir jamais eu de relations sexuelles, ndlr). Je lui donne le "Prix de la scène qu'on aurait aimé ne jamais avoir tourné parce qu'elle va nous suivre toute la vie et plus si affinité".
Pour conclure, disons que Ça est un très bon téléfilm (malgré sa distribution calamiteuse et ses effets spéciaux en papier-bulle). On retrouve ici le livre le plus élaboré et convaincant de Stephen King, transposé fidèlement à l'écran par Tommy Lee Wallace.
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