Il est assez paradoxal pour une quelconque œuvre d'appliquer dans sa forme ce qu'elle dénonce du point de vue de son fond. Et pourtant, c'est ce que fait Il était une fois en Chine car si ce film rend compte de l'occidentalisation forcée de la Chine à la fin du XIXème siècle et la dénonce clairement, il ne se prive pas d'adopter les codes du blockbuster hollywoodien et de se contenter d'y rajouter une couche de chinoiseries afin que tout cela passe beaucoup mieux tant auprès du public chinois qui se voit flatté par ce genre de productions, qu'auprès du public occidental qui y trouve de l'originalité et en effet, de ce point de vue, c'est clairement réussi. Il n'y a qu'à comparer la moyenne de ce film avec celles de la plupart des blockbusters occidentaux... Et pour autant ça ne me semble être qu'une illusion puisque j'y ai presque tout retrouvé : le scénario qui tient sur une demi-page, les scènes de combat en veux-tu en voilà (ah oui mais le kung-fu offre une sacrée plus-value !), les méchants caricaturaux, l'histoire d'amour, le comic relief et la happy end. Les éléments sont là mais comme c'est une production chinoise beaucoup de ceux qui trouvent le cinéma hollywoodien horriblement mainstream (et je ne leur donne pas fondamentalement tort) trouveront en ce film une originalité comme l'Occident peine à leur en offrir. Alors tant mieux pour eux... Moi-même je n'ai pas trouvé ce film singulier mais ça ne m'a pas empêché pour autant de passer un bon moment devant, quoi qu'il faille entrer dans un certain délire du fait d'un côté assez clownesque. Ainsi, accompagné d'une belle bande originale et de décors nous plongeant littéralement dans l'époque visitée, on a en somme un film qui se laisse bien regarder.