Premier volet d'une saga qui en comptera six, Il était une fois en Chine revient sur une période troublée de la Chine du 19ème siècle sous la dynastie Qing, et surtout sur une importante figure populaire, le médecin Wong Fei-Hung (ou Huang Feihong), interprété par Jet Li.


Projet d'une ambition folle pour l'époque, Il était une fois en Chine prend son temps afin de poser ses personnages et ses enjeux, notamment lors d'une première heure alliant reconstitution soignée, contexte social et historique, et surtout bonne dose d'humour bon enfant. Si cette partie pourra en rebuter plus d'un, elle est pourtant nécessaire au déroulement du film, bien plus complexe qu'il n'y parait.


Multipliant les protagonistes et les sous-intrigues, le long-métrage de ce grand fou de Tsui Hark fait preuve d'une ampleur encore impressionnante aujourd'hui, qui culminera lors d'une seconde moitié plus sérieuse, plus dramatique, plus violente, où les destins de chacun se trouveront entremêlés. En s'ouvrant au monde, et à l'occident en premier lieu, le continent et ses habitants prenaient ainsi le risque de perdre leur véritable identité, les promesses du progrès se confrontant sans cesse aux traditions, ce que démontre parfaitement les relations complexes entre les différents personnages, qu'il s'agisse de l'idylle contrariée du héros avec sa "tante", ou du triste destin d'un vagabond prêt à tout pour accéder à la notoriété, quitte à perdre au passage la pureté de son art.


Si les interrogations du film ne sont pas toujours illustrées avec une subtilité transcendantale et n'échappent pas toujours à un certain bellicisme envers l'Occident, ses défauts sont heureusement largement compensés par la mise en scène ample de Tsui Hark, offrant notamment des séquences d'action absolument grisantes. Le casting, mené par un Jet Li impeccable bien que doublé au montage (il ne parlait que le cantonais alors que le film est tourné en mandarin) et lors de la majorité des scènes d'action, n'est pas non plus étranger à la réussite de l'ensemble.


Elevant le genre à un niveau encore jamais atteint, Tsui Hark fait de Il était il une fois en Chine une oeuvre imposante et importante, loin d'être parfaite mais revenant avec force et violence sur les relations conflictuelles entre l'Orient et l'Occident, posant ainsi des questions passionnantes sur l'identité de toute une nation. Et en plus, niveau baston, ça déchire sévère !

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le 4 mai 2016

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Gand-Alf

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