Le jeune Jiale a des soucis. Enfin, plutôt ses parents : Jiale est en effet un enfant impossible, renfermé sur lui-même et caractériel, que seuls les résultats de la loterie semblent passionner. Pour s’occuper un peu mieux de cet enfant, ses parents engagent une jeune philippine, Teresa, en guise de gouvernante.
Comme il est plutôt courant dans le cinéma asiatique, Ilo Ilo nous conte une tranche de vie, avec ses hauts et ses bas, dans la vie d’une famille de Singapour. S’entrecroisent les thèmes de l’éducation, de la crise du chômage, des conditions de travail des immigrés. C’est un beau film, assez fort parfois, mais qui n’avance guère de réponses aux questions que l’on pourrait légitimement se poser : quid de l’avenir de Theresa ? Jiale a-t-il changé son comportement ou bien l’ouverture du garçon au contact de la jeune femme ne fut elle qu’une parenthèse ? On aimerait bien savoir, tant on fini par s’attacher aux personnages, et tant ceux-ci ont évolués au fil du film. Assez poignant, la fin du film nous laisse espérer un miracle : le petit garçon pourrait-il, grâce à la combinaison magique révélée par une compilation acharnée des tirages précédents, gagner à la loterie afin de garder Theresa auprès de lui, elle qui est devenue trop chère pour ses parents aux situations professionnelles désormais précaires ? On se prend à espérer que oui, tout en sachant que les miracles n’arrivent pas, ce qui rend la fin d’autant plus belle et émouvante, à l’instar de cette mèche de cheveux que Jiale vole (ou plutôt coupe) à Théresa, afin de garder pour longtemps leur odeur « bizarre » à ses côtés.