Impitoyable est pour moi comme la majorité des films réalisés par Clint Eastwood : très simple à regarder et toujours satisfaisant, avec une bonne dose de pathos, et il s’octroie à lui-même toujours un rôle similaire, le stéréotype du personnage torturé, dur à l'extérieur et doux à l'intérieur, juste et héroïque.
Et c'est ça que je reprocherai au cinéma de Clint Eastwood en général (en tout cas en tant que réal) : je note toujours ses films très correctement, mais jamais je ne suis véritablement surpris par un de ses films. Malheureusement, c'est aussi valable pour Impitoyable.
La formule citée dans le premier paragraphe est ici appliquée au western spaghetti, que connaît très bien Clint Eastwood de par ses antécédents. Et il a réussi à monter un univers très cohérent : étant un vétéran du western, il obtient alors ce rôle-là dans Impitoyable, et nul autre que lui ne pouvait assumer un rôle comme celui-ci avec autant d'assurance et de crédibilité. Il est d'ailleurs le seul à vraiment réussir à tuer, dans ce film : Morgan Freeman n'y parvient pas, et le Kid abandonne suite à son premier meurtre.
C'est d'ailleurs un bon point de ce film : le réalisme, qui se manifeste notamment par une véritable peur à l'idée de tuer, qui représente ici un acte immense et intense, parfois insurmontable : ce n'est pas facile, de tuer. Comme il le dit, tuer c'est prendre à quelqu'un tout ce qu'il a et tout ce qu'il n'aura jamais. Pour citer un exemple inverse, je trouvais par exemple que le meurtre dans la saga Indiana Jones était bien trop éludé, ça devient quelque chose de normal.
Une autre chose que met en avant ce film, c'est notre incapacité à aller à l'encontre de notre nature, de ce que nous sommes. Le personnage, même s'il est de bonne foi, tuera, comme si c'était encré dans sa chair. Ce genre de chose nous aide à comprendre les personnages, à compatir, à s'en rapprocher.
Le film est vraiment sympa à suivre, et constitue un très bel hommage au genre du western. Mais il s'agit encore et toujours de la même formule Eastwoodienne, qui empêche à sa filmographie de donner naissance à des œuvres véritablement originales.