Jason Reitman, le géniteur du touchant Juno, récidive et nous propose un film où le personnage principal voit toutes ses certitudes partir en lambeaux, où l'amour et la passion sont destructeurs. Avec une réalisation sobre, typique d'un courant en vogue dans la nouvelle génération de réalisateurs nés avec une cuillère en argent dans la bouche (Coppola fille/nièce & Cie), quelques plans zénithaux bien trouvés, des travelings discrets ou au contraire un peu trop expressifs (comme ceux qui dans le dernier 1/4h pointent la solitude en s'éloignant de la scène, bref c'est propre, mais rien d'exceptionnel à se mettre sous la dent.
C'est dans le traitement du récit et de ses personnages qu'il faut chercher pour apprécier le film. Premièrement, les acteurs sont bons, Clooney nous fait (encore et toujours l'alternance entre sourires ravageurs et regards ténébreux, Vera Farmiga et comme à son habitude, charmante et au regard d'une douceur, c'est toujours un plaisir de la voir, quant à Anna Machin, c'est l'une des actrices qui m’insupporte le plus, la pauvre, c'est vindicatif et arbitraire, mais je ne peux pas, sa voix, son regard, j'aime pas!
Dans un second temps, le récit est bien construit, les attentes des personnages sont bien présentés, leurs certitudes, leurs destructions, tout cela est bien coordonnée au sein de chapitres qui ordonnent la diégèse justement. Enfin, on sent que le film nous emmène quelque part, qu'il tente de ne pas être un divertissement touchant mais gratuit, et même si la critique d'un système capitaliste outrancier est discrète, cette légèreté lui sert, et la rend plus criante de vérité. De plus, une véritable quête de l'identité est présentée, bon rien de sensationnel, mais le poids des sentiments, le poids de nos relations, que le personnage de Ryan Bingham (Georges Clooney) souhaite initialement rejeter, se révèle être finalement notre seule attache au monde et témoigne de la seule utilité que tout à chacun peut appliquer à sa vie, vie qui autrement est vide de sens.


Mention spéciale pour le dernier plan, d'une rare beauté.

WalterBenyamin
7
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le 2 mai 2015

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Walter Benyamin

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