Here I go again


C'est dimanche, je viens de convertir ma ratatouille en sauce tomate et dans la suite logique de cette action, je viens de me rappeler de cette dernière page d'un fluide glacial dans laquelle on voyait Archimède dans son bain s'écrier "Eureka". Sa femme s'affairant en cuisine lui répondant du tac au tac " quézaco ? ". Il s’empressât de lui répondre sa fameuse loi


"Tout corps plongé dans un fluide au repos, subit une force verticale, dirigée de bas en haut et opposée au poids du volume de fluide déplacé"


Et sa femme de lui répondre


"Sauf les nouilles"


Dépité, Archi dû reconnaitre que sa femme avait raison, chose que je vérifie plusieurs fois par semaine depuis plus d'une vingtaine d'années.


Et ça fait bien aussi longtemps que je sais que le film d'invasion extra terrestre de Roland Emmerich est nul et, depuis tout ce temps, je ne me suis donné que très peu de fois l'occasion de vérifier cette loi. Ma défiance envers ce film ne se limitant, loin de là, au pro américanisme primaire.


Like a virgin


En 1996, j'en étais à ma deuxième année sans fréquenter les salles de cinoches quand Isabelle Giordano nous présenta l'évènement à venir, une vision fugace que j'ai eu le malheur d'interpréter comme "V" sur grand écran. La machine fût emballé, je réussissais à dégoter quelques invits, faisant profiter deux potos et nous voila, pour la première fois de ma vie, devant l'entrée d'un cinéma majeur, le Rex de Paris, le soir de la sortie du film. Une cohue pas possible, les vigiles laissaient entrer au compte goutte et j'eus même du mal à garder mon groupe uni, chose importante comme j'avais les places. P'tain, le Rex, des soirs comme ça, c'était particulier, l'écran qui descend avec Zarathoustra, la foule en délire, p'tête même bien qu'il n'y avait pas eu de pub. J'ai connu d'autres soirées spéciales comme celle ci avec La guerre des étoiles edition speciale, Star Wars Episode I et les 25 ans de L'empire contre attaque


Bon, au début on est dans le mouv', peut être qu'il y a deux trois trucs pas top mais on s'accroche jusqu'à l'arrivée des soucoupes volantes. Quoiqu'on en dise, on en a plein les mirettes, les écoutilles saturent, on n'a pas le temps de prendre du recul et faut avouer que le débarquement est savamment orchestré.


Dressée avec le poing


C'est ainsi que tout explose, que tout le monde meurt, sauf Boomer, et que Will Smith enfonce son poing dans la tronche de l'Alien. D'une certaine manière, j'ai apprécié cet uppercut indubitablement inattendu mais si il a tant fait parler, à cette époque, c'est qu'il marque le tournant du passable au ridicule. Je veux bien avouer que je me souviens de deux trois trucs comme le lien avec Roswell, du discours d'indépendance et du crash victorieux de Randy Quaid mais l'impression tenace d'un black-out complet à partir de ce poin(g)t de convergence me rappelle à quel point j'adore dormir au cinéma (que le film me plaise ou non). Vous savez, quand on lutte pour ne pas perdre son argent mais que les bras de Morphée vous attirent inexorablement vers le plus doux des sommeils, parfois agrémenté de certains passages du film.


Ok Boomer


Parmi les nombreux griefs, le pire, tous films confondu, c'est le ton entre éloquence au rabais, pseudo sérieux, humour au rabais et cette farce de rigueur quasi scientifique documenté par des bip bip d'ordinateur. Ce qu'on peut, aujourd'hui, appeler sans conteste, la Emmerich's touch. On passe ces histoires de microcosme à travers tout le pays où tout le monde se connait, se retrouve et se sauve on ne sait comment, jusqu'au chien qui survit in extremis à l'explosion.


En le revoyant hier, un truc m'a turlupiner. Pourquoi?


Pourquoi sauver ce chien, le brave Boomer, pour l'abandonner aussitôt. Je ne comprends pas pourquoi personne n'a appelé la SPA à l'époque. Le chien est là, Will Smith arrive pour les sauver je ne sais comment (encore un bout de dodo) et 'Pouf" plus de chien, ils montent tous dans l'hélico sans même lui faire coucou.


La réhabilitation du cigare


Sinon, quoi dire de la moraline quand Will Smith et Jeff Goldblum reviennent cigare au bec? Deux ans après Monica Lewinski et la première tentative d'attentat contre les Twin Tower, 5 ans avant le 11 septembre? L'hégémonie américaine, la prière en Hébreu et le virus salvateur?


Je préfère attendre encore 24 ans avant de m'exprimer

Toshiba
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes meilleurs roupillons au cinéma

Créée

le 4 oct. 2020

Critique lue 279 fois

6 j'aime

26 commentaires

Toshiba

Écrit par

Critique lue 279 fois

6
26

D'autres avis sur Independence Day

Independence Day
Grard-Rocher
1

Critique de Independence Day par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Un beau matin, les citoyens américains se réveillent et constatent que le ciel est envahi par une énorme soucoupe volante. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que celle-ci libère des engins plus petits...

56 j'aime

19

Independence Day
MrShuffle
4

Woody Allen contre les martiens

Cet article présentant le supposé film catastrophe réalisé par Roland Emmerich et produit par Dean Devlin, sorti en 1996 et s'appelant ID4, a pour but de réparer une injustice et de rendre ses...

le 5 août 2010

49 j'aime

6

Independence Day
SanFelice
6

De la menace au ridicule

il y a deux films dans Independence Day. Le premier me reste sympathique. Une fois passée l'incontournable présentation de personnages d'une banalité affligeante, où on tente de nous faire croire...

le 20 oct. 2015

43 j'aime

8

Du même critique

Fantômes contre fantômes
Toshiba
10

Je crois qu'on tient là le numéro 1

Mes plus grands fans sont au courant, j'ai habité quelques années en Nouvelle Calédonie. Une fois arrivé là bas, il aurait été dommage de ne pas visiter la Nouvelle Zélande. Si vous regardez sur une...

le 24 juil. 2020

17 j'aime

6

Mourir peut attendre
Toshiba
7

Show must go on

A Night at the Opera Deux films au cinoche en 15 jours, deux poids lourds un truc hyper hype que je n''ai pas apprécié et un truc pourri que je note relativement bien. Autant pour Dune, ça me...

le 6 oct. 2021

16 j'aime

19