20 longues années ! C’est exactement ce qui sépare entre ce quatrième épisode et le précédent opus de la plus célèbre des franchises des films d’aventure du monde du cinéma. 20 ans ! Ce n’est pas rien comme durée ! La technologie a évolué, le public est passé à autre chose et Harrison Ford a vieilli. Ces contraintes sont malheureusement des indications qui nous disent clairement que ce quatrième opus va être très différent des autres opus, surtout quand on insère un contexte de science-fiction dans un film d’aventure comme celui-ci. Quand j’ai entendu parler de ce projet, j’étais vraiment dubitatif, voire même inquiet.


Des extraterrestres dans un Indiana Jones ? L’idée scénaristique m’a paru bien trop grotesque pour y croire. Qu’est que le scénariste George Lucas avait dans la tête pour balancer cette idée saugrenue ? Je veux bien croire qu’il faut changer les choses, qu’il faut trouver un contexte approprié de nos jours pour revoir un des héros les plus iconiques du cinéma sur un grand écran mais là, c’est un peu du genre tu pousses le bouchon un peu loin. Fort heureusement ! On ne visionne pas un film où il y a des aliens qui débarquent à tout bout de champ ou que notre cher aventurier intrépide doit communiquer avec eux ou les affronter à coups de fouet. C’est juste une production qui se concentre sur les origines d’une race extraterrestre installée dans un coin paumé de la Terre pour des raisons inconnues.


On reprend bien les éléments essentiels qui ont fait le succès de la franchise, à savoir de l’action réjouissante, l’utilisation mythique du fouet, du mystère à révéler, une course contre la montre, un mal prêt à tout pour atteindre ses objectifs, le cahier des charges est respecté d’un film d’aventure est respecté à la lettre. Malgré ses plus de soixante balais, Harrison Ford incarne son incontournable protagoniste avec exactement le même charme que celui des trois premiers. En suivant un programme de gymnastique draconien pendant quelques mois, l’acteur a été capable de rejouer son rôle le plus mythique de sa carrière, avec beaucoup d’aisance et de magie. Il a même été capable de produire ses propres cascades.


Face à lui, on retrouve une Cate Blanchett tout à fait convaincante dans le rôle d’une supérieure Soviétique glaçante et stricte dans sa démarche de militarisme. Cette dernière est une incroyable arme fatale, interprétée par une actrice qui a toujours été une valeur sûre dans une production, dans n’importe quel genre de rôle. Le reste du casting est également bon. Contrairement à ce que certains le pensent, je trouve que Shia LaBeouf a la tête de l’emploi pour interpréter un jeune motard rebelle. Il a pris son rôle au grand sérieux, il a même pris quelques kilos de muscles pour jouer des scènes musclées comme son affrontement à l’épée avec Cate Blanchett.


Curieusement, on retrouve Karen Allen dans la peau de Marion Ravenwood, la compagne au caractère bien trempé aperçue dans le tout premier Indiana Jones. Celle-ci apporte bien son lot de divertissement quand il s’agit de mettre dans l’embarras le bon vieux Harrison Ford et de lui faire rappeler ses erreurs familiales. On note la présence d’un John Hurt qui campe à merveille le rôle d’un ancien interné psychiatrique et également celui d’un Igor Jijikine, excellent dans le rôle d’un officier Soviétique rustre et pète-sec. Le casting et le scénario sont des points bien traités, qui font plaisir à voir et qui assurent un certain divertissement jubilatoire.


Pour ce qui est du reste de la production, je ne vais pas pouvoir en dire autant, en précisant évidemment que rien ne casse l’amusement qu’on doit ressentir pendant le visionnage. J’ai bien dit que le scénario était limite acceptable et qui tient la route mais certaines situations sont vraiment impensables à voir comme l’évacuation absurde d’Indy se réfugiant dans un frigo pour survivre à l’explosion d’une bombe nucléaire ou la course-poursuite exagérée dans la jungle, trop animée par des effets visuels qui donnent nullement l’impression que les manœuvres routiers ou les mouvements des personnages sont réalistes.


C’est sûr qu’on est loin d’avoir la même qualité artistique que celle des autres opus mais bon, il faut savoir que ce quatrième opus a été tourné par les moyens technologiques de nos jours et ce n’est pas pourtant qu’il faut se priver du plaisir que le quatrième volet peut donner à son public. S’il y a quelque chose qui n’a pas changé depuis le début, c’est bien le gros fabricant de divertissement que Steven Spielberg a toujours été. Sa mise en scène est impeccable, l’ambiance est bien réglée pour retrouver l’essentiel d’un film d’Indiana Jones (Y comprit le serpent qui a toujours été présent dans les films et qui a toujours été la plus grosse peur de notre héros), on remarque des ingrédients qui marchent très bien comme le pugilat entre ce dernier et un supérieur soviétique et le Pérou est un excellent choix de pays à s’aventurer.


C’est un territoire bien truffé de forets luxuriantes et connu pour la célèbre histoire de la civilisation Inca. Personnellement, je craignais le pire, j’espérais que cela n’allait pas être l’épisode de trop mais finalement, ça passe, ce n'est pas ridicule, même si je préférais une histoire de chasse au trésor plus simple, plus cohérente et plus logique que cette histoire d'extraterrestre qui ne va pas trop avec le genre aventure, et encore moins avec celui qui définit les trois précédents longs-métrages. 7/10




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